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DIEBOLT-WEBER Michel

Sénateur du Bas-Rhin, (Pl) (★ Oberhausbergen 10.12.1859 † Oberhausbergen 18.4.1936).

Fils de Michel Diebolt-Weber, cultivateur, maire d’Oberhausbergen (1875-1893), et de Marie Salomé North. Après ses études secondaires au Gymnase protestant de Strasbourg (1871-1877), il reprit l’importance exploitation agricole de son père, mais fonda aussi une laiterie industrielle à Strasbourg. Président du Comice agricole du canton de Schiltigheim, il siégeait au Landwirtschaftsrat. En 1903, il devint directeur de la Landwirtschaftliche Zentral-Darlenskasse (devenue en juillet 1918 Landesbank), pièce maîtresse du Revisionsverband fondé par le gouvernement du Reichsland, avec le soutien de notables protestants, pour contrarier le développement des caisses Raiffeisen. Membre du parti libéral, maire d’Oberhausbergen (1906-1917, 1919-1929), décoré de l’ordre de la Couronne de Prusse de 4e classe, il siégea à partir de 1911 à la Chambre haute du Landtag où il représentait la grande propriété foncière. Après le retour à la France, il resta directeur de la Landesbank, devenue Banque rurale d’Alsace et de Lorraine, qu’il refusa de fusionner avec la Banque fédérative du comte Hubert d’Andlau ©. Il accepta pourtant de siéger au Comité directeur de la Fédération agricole également présidée par ce dernier. Membre du Parti républicain démocratique de Charles Frey ©, il fut élu sénateur sous l’étiquette du Bloc national en janvier 1920 et réélu en 1927 au second tour seulement, contre Jules Jaeger ©. Au Luxembourg, où il siégeait au groupe de l’Union républicaine, il n’intervint guère à la tribune, sinon pour demander en 1933 la vente aux agriculteurs des forts détachés de Strasbourg. Il siégea aussi au Conseil consultatif d’Alsace et de Lorraine (1920-1925), où il tenta vainement de s’opposer à l’introduction dans les trois départements de la loi de 1920 sur le Crédit agricole. Outre ceux de l’Union commerciale des agriculteurs d’Alsace et de Lorraine et de la Banque rurale, Diebolt-Weber présidait en 1930 les conseils d’administration de la Laiterie centrale de Strasbourg, de la Compagnie commerciale de l’Est, des foies gras Artzner, des Grands Moulins de Strasbourg et de la brasserie de Mutzig et était administrateur de plusieurs autres sociétés régionales. Il fut en cette qualité l’une des cibles favorites du Bauernbund de Joseph Bilger ©, qui l’accusait d’avoir « jeté par dessus bord les principes de Raiffeisen ». Diebolt-Weber avait abandonné la mairie d’Oberhausbergen à son fils Robert, maire d’Oberhausbergen (1929-1940, 1945-1962). En octobre 1935, il se retira de la vie publique.

Archives municipales Oberhausbergen ; Regierung und Landtag von Elsass-Lothringen, 1912, p. 132 (photo) ; Staatshandbuch für Elsass-Lothringen, 1914 ; Annuaire des Sociétés par actions du Bas-Rhin (…), 1930 ; Els. (puis E. und L.) Bauernblatt, 1931-1935 ; Office régional d’informations. Bulletin quotidien, 18.4.1936 ; Dictionnaire de biographie française XI, 1967, 302 ; F.-G. Dreyfus, La vie politique en Alsace, 1969, p. 11-112 ; A. Wahl, Confession et comportement dans les campagnes d’Alsace et de Bade, 1980, p. 587, 591, 597, 599 ; F. Igersheim, L’Alsace des notables, 1981, p. 163, 245 ; A. Gueslin, Le crédit mutuel, 1982, passim ; L. Strauss, Histoire de l’Alsace rurale, 1983, p. 397, 398 ; Encyclopédie de l’Alsace, t. 4, 1983, p. 2357.

Léon Strauss (1986)