Préfet (★ Sarreguemines, Moselle, 7.2.1912).
Fils de Jules Diebolt, inspecteur divisionnaire de l’exploitation de la SNCF et de Joséphine Heckler. ∞ 9.1.1941 Yvonne Vienney. Né en Lorraine, d’une famille alsacienne originaire de l’arrondissement de Saverne, Diebolt a fait ses études universitaires (Droit, Lettres) à Strasbourg, puis à Paris et ses premières armes aux Dernières Nouvelles de Strasbourg. Il aborda la carrière préfectorale comme attaché au cabinet du préfet du Bas-Rhin à partir du 1.11.1936 jusqu’au 15.7.1939. Il fut nommé chef de cabinet du préfet de l’Aisne à la veille de la guerre. Appelé sous les drapeaux, officier au 226e R.I. dit régiment de Strasbourg, il reprit son poste après sa démobilisation le 19.7.1940 et le conserva en qualité de sous-préfet, directeur du cabinet à Laon jusqu’au 20.7.1942 et à Rennes jusqu’au 5.8.1943. Arrêté par la Gestapo, il fut déporté le 11.8.1943 au camp de concentration de Buchenwald et à Dachau-Plansee. Rapatrié d’Allemagne le 5.5.1945, il fut appelé à la sous-préfecture de Vichy avant de revenir en Alsace, le 27.1.1947 comme secrétaire général du Bas-Rhin. Il réussit parfaitement dans ce poste réputé difficile et accéda, dès l’âge de 40 ans, au grade de préfet. Détaché comme directeur des centres d’instruction de la Protection civile, il remplit les fonctions de directeur-adjoint au cabinet de Pierre Pflimlin au ministère des Finances et des Affaires économiques. Préfet de la Haute-Marne du 21.1.1956 au 5.8.1958, il assura, comme conseiller technique auprès de Pierre Pflimlin ©, devenu président du Conseil des ministres, une importante mission de liaison et d’information entre le dernier président du Conseil de la 4ee République et le général de Gaulle, fixé à Colombey-les-Deux-Églises, en préparant, notamment la rencontre historique des deux hommes à la résidence du conservateur du domaine de Saint-Cloud, relatée par le général de Gaulle dans ses Mémoires d’Espoir (t. 1, p. 28). Après le retour aux affaires du général de Gaulle, Diebolt accomplit une prestigieuse carrière préfectorale. Après avoir été chargé de responsabilités éminentes auprès de Pierre Sudreau comme commissaire à la Construction et de l’Urbanisme de la région parisienne, et secrétaire général de la Seine, il fut successivement préfet des Pyrénées-Atlantiques à Pau (1962), préfet de la région Auverne, préfet du Puy-de-Dome à Clermont-Ferrand (1964), préfet de Paris (1969). Le 10.11.1971, il fut admis, sur sa demande, au bénéfice du congé spécial et définitivement admis à faire valoir ses droits à la retraite le 10.11.1976. Diebolt poursuivit cependant ses activités dans le secteur privé dans le domaine de la construction et de la banque jusqu’en 1980. Préfet honoraire, commandeur de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, croix de Guerre, médaillé de la Déportation et médaille d’or de la Ville de Paris, président d’honneur de l’Association du Corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, Diebolt est un parfait exemple de réussite de la génération alsacienne parvenue à l’âge adulte dans les années 30.
Annuaire du Corps Préfectoral, 1943 et 1957 ; Archives personnelles ; « Biographies de personnalités d’origines alsaciennes et mosellanes », Horizons d’Alsace, 15, 1975, p. 9-19 ; P. Henry, Histoire des Préfets ; Who’s who in France, 1977-1978, p. 578.
Maurice A. Oster (1986)
DIEBOLT Marcel Auguste (complément)
Devenu en 1972 président de la Société auxilaire de la Construction industrielle (SACI) et de la Banque pour la Construction et l’Équipement. † 27.9.2002
Nécrologie : Le Monde, 29 septembre 2002.
Philippe Legin (mai 2018)