Directeur des ports de Strasbourg et de Kehl, chef d’entreprises industrielles, philosophe (★ Lens 6.8.1883 † Paris 11.4.1947).
Fils d’Albert Detoeuf, contremaître, et de Céline Behal, commerçante. Son oncle, Auguste Behal, fut président de l’Académie des Sciences. ∞ 1926 Nelly Adam, fille de Georges Adam, professeur, et d’Hortense Barenton. Ancien élève de l’École Polytechnique et de l’École nationale des Ponts et Chaussées. Ingénieur des Ponts et Chaussées (1909). En fonction successivement aux ports de Brest, de Cherbourg et du Fiavre. Capitaine du génie (1914). Blessé. Croix de guerre, 2 citations. A organisé par la suite l’exploitation en temps de guerre des transports fluviaux sur la Basse Seine et les voies adjacentes, et assuré le débloquage des ports du Havre et de Rouen. Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées (1.9.1919). En application de l’article 65 du Traité de Versailles (28.6.1919) et en accord avec les principales puissances alliées, nommé directeur des ports de Strasbourg et de Kehl à compter du 1.9.1919. La direction de ces ports, placée sous le contrôle de la Commission centrale pour la navigation du Rhin, est chargée de l’exploitation commune des deux ports voisins. Son directeur a, entre autres, pour mission de négocier au nom de l’État avec la ville de Strasbourg la constitution du port rhénan de Strasbourg, jusque là port municipal, en port autonome. La convention du 20.5.1923 (loi du 26.4.1924) portant création du Port Autonome de Strasbourg est directement issue de ces négociations. Il a, de même, joué un rôle déterminant dans la constitution de la flotte française du Rhin, essentielle au développement des trafics du port. Représentant de l’État auprès des Mines de potasse d’Alsace sous séquestre. A développé une grande activité au sein de nombreux organismes publics et privés d’Alsace, au plan scientifique, social et culturel, entre autres : Institut d’enseignement commercial supérieur de Strasbourg, Chambre de Commerce et d’industrie de Strasbourg, Société industrielle du Rhin, Association régionale des ingénieurs d’Alsace et de Lorraine, Société française de physique (section de Strasbourg), Société industrielle de Mulhouse, Société des sciences, agricultures et arts du Bas-Rhin. Directeur général de la Compagnie française Thomson Houston après 1922, a notamment négocié le rapprochement avec la Société alsacienne de construction mécanique en vue de la création de l’Althom (1928), dont il fut administrateur délégué. Président du Syndicat général de la construction électrique, président de la CEGOS (association pour la formation professionnelle continue et la recherche appliquée à la gestion), professeur à l’École de Sciences politiques. Chevalier (1919) puis officier (1934) de la Légion d’honneur ; Aigle blanc du royaume des Serbes, Croates et Slovènes (1921) ; Diverses autres décorations françaises et étrangères.
Fondateur des Nouveaux cahiers (1937 – ALCAN) ; « Les propos d’O. L. Barenton, confiseur » (1938 – SEDITAS). Publia de nombreux opuscules et plaquettes ainsi que des articles sur des thèmes scientifiques, techniques, philosophiques et de culture économique et sociale. En Alsace dans La Renaissance alsacienne, la Revue d’Alsace et de Lorraine et L’Alsace française. Précurseur d’un courant de pensée économique et politique de portée européenne.
Robert Weirich (1986)