Chanteuse et artiste lyrique soprano (★ Mulhouse 12.9.1962).
Fille de Claude Delunsch et de Monique Albasser. ∞ 11.12.1999 Jean-Yves Ossonce, chef d’orchestre ; une fille, Clara Georgel (★ 1989), fille de Jean-Louis Georgel, artiste lyrique. Marquée par une enfance baignée de musique et de théâtre, Mireille Delunsch a bénéficié d’une formation générale, artistique et musicale solide et très variée dans sa ville natale. En effet, à la pratique de la danse et du théâtre étaient venus s’ajouter l’apprentissage du piano, de l’orgue et du saxophone. Elle a poursuivi ses études en musicologie à Strasbourg (licence) : professeur certifié d’éducation musicale Des études de chant (menées parallèlement au conservatoire de Strasbourg puis chez Louis Bronner) sont venues compléter ce parcours. Engagée dans le chœur supplémentaire de l’Opéra du Rhin en 1985, elle y est restée cinq années. Rapidement, sa curiosité naturelle et son tempérament l’ont poussée à se produire en soliste dans les spectacles de l’Association pour la Promotion des Œuvres lyriques oubliées (APOLO) à Strasbourg. Le concours « Voix nouvelles » organisé par France Télécom l’ayant élue comme lauréate (1989), elle y a effectué ses débuts dans Boris Godounov (1990). Dès lors, les succès se sont s’enchaînés : après avoir été remarquée dans Parsifal de Wagner et la Basoche d’André Messager (Nantes, 1991), elle a été invitée à se produire dans de nombreuses œuvres lyriques, accumulant les prises de rôles (plus de 70 à ce jour), dans des lieux (par exemple au festival de Salzbourg en 2001) et avec des chefs (Georges Prêtre, Sylvain Cambrelaing, Armin Jordan, Ricardo Chailly, Marc Minkowski, etc.) de plus en plus prestigieux, sans pour autant sacrifier ni ses choix artistiques exigeants – souvent originaux -, ni son désir de favoriser la propagation du goût pour l’art lyrique au-delà de son public « habituel », en touchant des lieux plus excentrés ou des auditoires plus modestes. Son répertoire est d’un rare éclectisme : non seulement, elle s’est produite dans toutes sortes d’œuvres lyriques de Monteverdi à Britten en passant par Rameau, Mozart ou Gluck, mais elle a également enregistré de nombreuses pièces pour voix et piano ou orchestre (dont les rares mélodies de Louis Vierne, des œuvres de Varèse, des cantates de Debussy et de Ravel, etc.). Par goût pour la scène et pour le théâtre, mais aussi du fait de sa formation et de choix personnels qu’elle n’hésite pas à affirmer, M. Delunsch est plus attirée par les chefs d’orchestre et les metteurs en scène toujours prêts à repenser la scène comme un art vivant (Klaus-Michael Grüber, Peter Brook, Peter Sellars, Robert Wilson … ) – c’est à dire dans lequel les composantes du texte et du jeu théâtral sont essentielles – que par la fréquentation exclusive du parcours obligé des très grandes scènes lyriques qui la sollicitent. C’est ainsi qu’elle poursuivit une carrière internationale aussi bien avec quelques-uns des meilleurs représentants de la vague « baroque » (par exemple Philippe Herreweghe ou Marc Minkowski) qu’avec les chefs d’orchestre les plus reconnus dans le répertoire symphonique traditionnel ou encore dans les grandes œuvres du XXe siècle (M. Plasson, R. Chailly, Christoph Spering).
Discographie sélective : œuvres lyriques : E. Chabrier, œuvres lyriques ; Claude Debussy, Pelléas et Mélisande ; Chr. W. Gluck, Armide et Iphigénie en Tauride ; Fr.-A. Boïeldieu, La Dame Blanche ; J.-Ph. Rameau, Hippolyte et Aricie, Dardanus, etc. Mélodies avec piano ou orchestre, divers.
H. Duparc, Les mélodies ; Louis Vierne, Les mélodies (2 enregistrements) ; E. Varèse, The complete works ; M. Ravel, les cantates de Rome, etc.
DVD (Ed. Bel-Air Media) : J.-Ph. Rameau, Platée (à l’Opéra de Paris), J. Strauss, Die Fledermaus (Festival de Salzbourg), B. Britten, The turn of the Screw (Festival d’Aix en Provence) ; G. Verdi, La Traviata (Festival d’Aix en Provence) ; Cl. Monteverdi, L’incoronazione di Poppea (Festival d’Aix en Provence) ; W. A. Mozart, Don Giovanni (Festival d’Aix en Provence).
Jean-Luc Gester † (2007)