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DAUL Alice

Résistante (★ Strasbourg 19.7.1916).

Fille de Charles Daul, chef de l’entreprise de distillation Dolfi, et d’Adèle Bich. ∞ à Strasbourg 28.9.1948 Cyrille Gillig ; 5 enfants. Études à Notre-Dame de Sion. Guide de France. Infirmière de la Croix-Rouge, puis Institut d’études commerciales supérieures de Strasbourg. Infirmière dans les hôpitaux de l’armée. Mobilisation à Neufchâteau, Vosges, septembre 1939, puis à Pau. Démobilisée en juillet 1940. Alice Daul est retournée en Alsace, où elle a été employée comme comptable dans l’entreprise paternelle. Avec sa sœur Marie-Louise, elle a repris contact avec les cheftaines des Guides de France : Lucienne Welschinger ©, Emmy et Élise Weisheimer, Lucie Welker, qui avaient déjà constitué un mouvement de soutien aux prisonniers de guerre français, qui se donna le nom de Les Pur Sang. À la demande du curé de Saint-Jean de Strasbourg, l’abbé Prince, elles commencèrent à « passer » des prisonniers évadés dès octobre 1940, par la vallée de la Bruche, par la Suisse, puis par le Tanet, enfin par la Moselle (Landange à Cirey-sur-Vezouse). L’arrestation de l’instituteur de Landange, Antoine Krommenaker, a entraîné celle de tout le réseau en mars 1942, dont les membres furent internés au camp de Schirmeck. Elles furent jugées en janvier 1943 à Strasbourg : 5 membres furent condamnées à mort. Alice et sa sœur furent condamnées à 8 ans de réclusion. Elles ont été détenues à la prison de Zigenhain (entre Giessen et Cassel). Alice Daul s’en est évadée en février 1945 et a gagné la Suisse puis l’Alsace au début de mars 1945. Elle a repris du service dans Jeune Alsace, l’institution mise en place par l’administration de l’Éducation nationale, la première Armée et les organisations de résistance alsaciennes qui voulait promouvoir la reconstitution des mouvements de jeunes d’avant-guerre. Alice Daul a été chargée de la formation des cheftaines du mouvement catholique Guides de France. Comme la majorité des membres de Jeune Alsace, Alice Daul a participé à l’activité de l’Union nationale alsacienne pour la rénovation (UNAR) : elle a été élue à ce titre au conseil municipal de Strasbourg en septembre 1945. Elle a renoncé à se représenter aux élections de 1947, ne se sentant pas faite pour une carrière politique, après son mariage avec l’un des quarante-deux officiers de réserve français ayant refusé leur incorporation de force dans l’armée allemande. Mère de famille nombreuse, elle ne s’est pas moins consacrée à une activité civique et sociale non négligeable : animatrice de la maison de vacances familiale du mouvement Vie Nouvelle, trésorière de l’Union féminine civique et sociale. Chargée de stages de réinsertion par la Direction départementale du Travail et de l’Emploi. Médaille de la Résistance et croix de Guerre avec étoile de vermeil en 1946.

NDBA, notice Welschinger ; Saisons dAlsace, n° 121, 1993 ; Strassburger neueste Nachrichten du 29.1.1943 ; F. Goldschmitt, A. Daul, Les Pur-Sang 1940-1945 (brochure 1948, retranscrite 1996) ; A. Daul, « Chemins d’une évasion », Saisons dAlsace, 127/1995 ; « L’héroïsme au quotidien :  les Pur-Sang d’Alsace », Histoire du christianisme, magazine, juillet 2002 (iconographie abondante) ; A. Leroy, S. Pizzo, Les Guides de France, un siècle démancipation féminine, 1998 ; M.-Th. Cheroutre. Le scoutisme au féminin, les Guides de France 1923-1998, 2003.

François Igersheim (2004)

 

DAUL Alice (compléments)

† Strasbourg 10.11.2011

Philippe Legin (août 2017)