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DAGOBERT Ier

Souverain (★ vers 600 † 638 ou 639).

Fils du roi Clotaire II et de la reine Bertrude. Roi d’Austrasie en 623, roi de l’ensemble du royaume franc en 629. Les rapports de Dagobert avec l’Alsace ne peuvent pas – ou plus – être établis par des textes authentiques, mais les séjours en leur château de Marlenheim – Kirchheim du roi Childebert II (590), du père de Dagobert, Clotaire II, puis celui de l’empereur Louis le Pieux et enfin de Lothaire II (866) sont bien attestés.

Dans l’histoire légendaire de l’Alsace Dagobert occupe en tout cas une place importante. Depuis le Xe siècle il apparaît dans presque toutes les vies de saints et dans les chroniques : la Vie de saint Arbogast (Xe s.), celle de saint Florent (1170-1180), comme la Chronique d’Ebersmunster (1166), les Annales de Marbach (v. 1220) ou la chronique de Koenigshoven (XIVe) pour laquelle il est « le grand Dagobert » (der grosse Dagebrecht). Lorsque Geiler de Kaisersberg, en un sermon de 1507, qualifie cette tradition de « hübsche legend » et ajoute « Dise Ding solten ir euwere kind leren » c’est là une conception très moderne du fait légendaire ; Dagobert est en effet l’idéal-type du bon roi médiéval (cf. Médard Barth : « Hier wie dort ist König Dagobert nur als Repräsentant des fränkischen Königtums, d.h. als Typus aufzufassen », Archives de l’Eglise d’Alsace, 1952, p. 56). D’après les récits des chroniques, et aussi selon un diplôme que D. est censé établir en 613 pour l’abbaye de Haslach (en fait un faux du XIIe siècle), Dagobert résidant à Kirchheim, aurait donné le lieu de Haslach et ses environs, ainsi que son palais de Kirchheim à l’ermite saint Florent, qui aurait guéri sa fille Rathilde atteinte de cécité. D’autres grandes donations à l’église de Strasbourg et au monastère de Wissembourg lui sont attribuées. À l’abbaye de Munster, Dagobert aurait fait don de sa couronne royale, de son sceptre et de son épée (Inventaires du XVIIe siècle et mémoires de Dom Calmet de 1705 avec reproductions dessinées).

Exposé chronologique et critique de la tradition dans M. Barth, « Der Heilige Florentius », Archives de l’Eglise d’Alsace, 1952, notamment p. 54-61, 222-225, 237-259 ; trois excellentes études de Ch. Wilsdorf font le point sur les sources alsaciennes « La première vie de saint Florent, évêque de Strasbourg et sa valeur » Revue d’Alsace, 1 955, p. 55-70 ; « Note sur un faux diplôme du roi Dagobert Ier en faveur de l’abbaye de Haslach, Revue d’Alsace, 1956, p. 76-81 ; « L’Alsace et la chanson des Nibelungen », Revue d’Alsace, 1960, p. 7-37 ; les ouvrages de J. Albers, König Dagobert in Geschichte, Legende und Sage, Leipzig-Kaiserslautern, 1884 et de Th. Tyc, L’immunité de l’abbaye de Wissembourg, Strasbourg, 1927, (cf. p. 26-44) sont toujours utiles ; Voir aussi Dictionnaire de biographie française, IX, 1961, 1 478 ; L. Theis, Dagobert, un roi pour un peuple, Paris, 1982 ; C. Wehrli, Mittelalterliche Ueberlieferungen von. Dagobert I., Berne, 1982 ; I. Eberl, « Dagobert I. und Alemannien, Studien zu den Dagobertsüberlieferungen im alemannischen Raum », Zeitschrift für Württembergische Landesgeschichte, 1983., p. 7-51 cf. p. 18… « Ein Kern der Dagobert-tradition kann daher als gesichert betrachtet werden, was auch von der neuesten Forschung zu diesem Problem bestätigt wurde » ; Notice Dagobert dans Lexikon des Mittelalters, 1984, col. 429-430. Sur la donation à Munster, cf. G. Bobenrieter, « Dom Calmet à Munster », Annuaire de la Société d’histoire du Val et de la Ville de Munster, t. XXXII, 1978, p. 70-75.

Marcel Thomann (1986)