Chanoine, (C) (★ Bischheim 2.3.1835 † Strasbourg 8.3.1903),
Fils d’Antoine Dacheux, ancien officier de cavalerie de l’Empire, contrôleur de l’octroi, et de Marie Holtzmann. Ayant perdu son père à l’âge de 12 ans, il fréquenta l’école libre de la Toussaint, puis continua ses études aux Petit et Grand Séminaires de Strasbourg, donnant des leçons de littérature pour subvenir à ses besoins. Ordonné prêtre en 1857, il accepta une place de précepteur chez A. Saglio ; il y rencontra le vicomte de Bussière et la grande bourgeoisie catholique alsacienne de l’époque. Nommé professeur au Petit Séminaire le 4.10.1859, il y enseigna jusqu’en 1868, consacrant ses loisirs à collaborer à la Revue Catholique d’Alsace. Geschichte des Protestantismus in seiner neuen Entwicklung (1861), L’alliance évangélique à Berlin et à Genève (1861), Le divorce en Prusse (1862 et 1864), Le dimanche des journaliers dans le nord de l’Allemagne (1863) sont autant d’ouvrages qu’il écrit alors et qui sont consacrés aux questions qui agitaient les passions outre-Rhin. Il poursuivit ses études et rédigea quelques articles sur le célèbre prédicateur Geiler. Curé de Neudorf le 25.8.1868, il fut arrêté par les Allemands le 7.9.1870 pour avoir caché des francs-tireurs dans son presbytère, puis relâché le 17. En 1876, il fit paraître son étude principale, Un Réformateur catholique à la fin du XVe s., Jean Geiler de Kaysersberg, prédicateur à la cathédrale de Strasbourg (1478-1510). Le 18.10.1881, il succéda à Pierre Paul Stumpf à la tête du Grand Séminaire ; le 26.8.1889, il devint chanoine. À la mort de Mgr Stumpf, il essaya de devenir évêque de Strasbourg, n’hésitant pas à se rendre à Paris et auprès du Statthalter pour faire avancer sa candidature ; mais il ne réussit pas dans son entreprise, car les Allemands nommèrent Mgr Fritzen dans un souci de germanisation de l’Alsace. Dacheux entreprit alors de publier des reconstitutions de textes de manuscrits disparus pendant l’incendie des bibliothèques de Strasbourg en 1870 (Fragments des anciennes chroniques d’Alsace, t. I, III et IV), puis il est élu président de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace après la mort du chanoine Straub en 1892. La mort le surprit lorsqu’il était engagé dans une étude sur la cathédrale publiée à partir de 1900 : Das Münster von Strassburg.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. I, 1909, 333 -335 ; N. Delsor, « Le chanoine Léon Dacheux », Revue catholique d’Alsace, 1903, p. 2 45. Dictionnaire de biographie française IX, 1961, 1461 ; Cl. Muller, Le diocèse de Strasbourg, Strasbourg, 1985, t. I, p. 165 et 169 ; Encyclopédie de l’Alsace, X. 4, 1983, p. 2207.
Claude Muller (1986)