Skip to main content

COURTADE Henri Albert

Enseignant, syndicaliste (C) (∞ Russange, Moselle 6.1.1914 † Strasbourg 14.3.1986).

Fils d’Henri C., employé au chemin de fer, et d’Anne Kolb. ∞ 1937 Elisabeth Weber, institutrice. C. fréquenta l’école primaire à Salmbach et Lauterbourg (Bas-Rhin), l’Ecole normale d’Obernai (1929-1932). Brevet supérieur en 1932. Instituteur à Mothern, puis à Rosteig (1937-1939). Mobilisé, puis fait prisonnier, il fut libéré comme Alsacien-Lorrain en septembre 1940. Après un stage d’Umschulung (apprentissage des méthodes nazies) de trois mois à Mannheim, il refusa en janvier 1941 un poste en Allemagne et remit aux autorités allemandes sa démission de ses fonctions d’instituteur. Ayant réussi à passer la ligne de démarcation, le couple se réfugia dans l’Indre où H. eut un poste à Néons-sur-Creuse. Poursuivant ses études à la Faculté des lettres de Toulouse, il obtint, en novembre 1944, la licence de lettres de l’enseignement technique. De retour à Strasbourg, il occupa en mars 1945 un poste provisoire à l’Ecole de perfectionnement des industries techniques et réussit successivement la licence de lettres d’enseignement classique (1946) et le certificat d’aptitude au professorat des collèges techniques (1947). Toute sa carrière de professeur se déroula au Lycée technique industriel devenu Lycée Couffignal. C. joua un rôle important dans la vie syndicale alsacienne, en ce sens qu’il introduisit dans les collèges, puis les lycées techniques, où les syndicats de la FEN (Fédération de l’Education nationale) dominaient, le Syndicat général de l’éducation nationale (SGEN-CFTC devenu en1964 SGEN-CFDT) dont il fut le responsable départemental (1947-1964), puis le secrétaire académique pour le second degré (1964-1970). Maîtrisant parfaitement les problèmes de l’apprentissage, de l’enseignement technique, mais également du statut scolaire local dont il demandait une application loyale, il fut un interlocuteur écouté et respecté des autorités académiques et pédagogiques, intervenant sans relâche pour une meilleure formation des personnels et pour défendre les auxiliaires. C. œuvra également à partir de 1962 en faveur de l’enseignement de l’allemand dans les classes primaires (classes de CM1 et CM2) en animant à la radio des émissions pédagogiques et en produisant des dossiers et documents à destination des instituteurs d’Alsace et de Moselle, suite à l’expérimentation obtenue en 1972 du président G. Pompidou par l’Inspecteur général d’allemand Charles Holderith ©, un ami d’enfance. En collaboration avec ce dernier, il rédigea une série de manuels scolaires et de documents pédagogiques pour les collèges et les lycées. Chevalier des palmes académiques.

Singer, Histoire du SGEN, 1937-1970, Le syndicat général de l’éducation nationale, p. 593-595 et 661 ; Syndicalisme universitaire, Bulletin national du SGEN, 1955-1970; H. Courtade, G. Holderith, A. Jenny, P. Schertzer, Poètes et prosateurs d’Alsace, Paris, 1978; H. Courtade, A. Kleefeld, J. Trometer, Nouvelle grammaire allemande, Paris, 1982.

François Uberfill, 2004