Chercheur universitaire, (C) (★ Saxon-Sion, Meurthe-et-Moselle, 6.10.1895 † Paris 14.03.1986).
Fils de Jules C., directeur d’école, et d’Elmire Antoine, institutrice. ∞ 8.8.1923 à Colmar Juliette Desmots, professeur agrégée de sciences naturelles ; 2 filles. Il débuta ses études de médecine à Nancy en 1914, interrompues par la guerre jusqu’en 1918. En 1919, lors de la création de la chaire et de l’Institut d’Histologie de la Faculté de Médecine de Strasbourg, il fut appelé par Pol Bouin © pour occuper un poste d’aide préparateur d’histologie et entreprit des recherches sur l’histophysiologie génitale femelle. Il découvrit ainsi, en 1924, l’hormone ovarienne folliculaire, baptisée par lui folliculine, découverte réalisée simultanément par les Américains E. Allen et Doisy qui l’appelèrent œstrine. Il soutint en 1924 sa thèse de doctorat en médecine sur la phase folliculaire du cycle sexuel de la femelle des mammifères (Lauréat de l’Institut, Prix Godard, 1925). Dans le cadre du débat sur l’unicité ou la dualité hormonale ovarienne, il démontra aussi que l’ovaire sécrète au moins deux hormones: les œstrogènes (follicule) et les progestagènes (corps jaune) (1926-28). Il mena également des travaux sur le déterminisme des caractères sexuels secondaires chez quelques mammifères à activité testiculaire périodique en particulier lors de l’hibernation (chauve-souris, hérisson, marmotte, taupe), sujet de sa thèse de doctorat ès sciences naturelles soutenue en 1927 à Strasbourg (Lauréat de l’Institut, Prix Pourat, 1928). En 1927, il partit pour Alger, nommé maître de conférences agrégé d’histologie et embryologie, puis professeur sans chaire en 1931. Il fut ensuite nommé professeur au Collège de France (Paris) dans la chaire de morphologie expérimentale et endocrinologie (1938-1966). Président du conseil d’administration du Muséum national d’histoire naturelle (1964-1971). Président de la Fondation Singer-Polignac. Membre de l’Académie de Médecine (1941, président en 1972), membre de l’Académie des Sciences (1944, secrétaire perpétuel à partir de 1948). Médaille d’or du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (1964). Grand officier de la Légion d’Honneur.
Auteur de nombreux articles scientifiques. Ouvrages principaux : Endocrinologie de la gestation (1945) ; La physiologie de l’ovaire (1948) ; Les hormones artificielles (1949) ; L’entreprise et ses problèmes (1971).
Deanesly, Professor Robert Courrier : an interview (1972), J. Reprod. Fert., 41, 1974, p. 3-33 ; A. Jost, Robert Courrier et le rôle de l’histophysiologie dans les origines de l’endocrinologie, C.R. Acad. Sci., 3, 1986, p. 571-596; J. Roche, Eloge de Robert Courrier, Bull. Acad. Nat. Méd., 170, 1986, p. 945-950; P. Dustin, Eloge du Professeur Robert Courrier (1895-1986), Bull. Mém. Acad. R. Méd. Belg., 143, 1988, p. 276-281 ; J.R. Tata, Robert Courrier: 1895-1986, Biogr. Mem. Fellows R. Soc., 36, 1990, p. 103-123 ; J.M. Le Minor, Histoire de l’histologie à Strasbourg, Arch. Anat. Histol. Embryol., 75, 1994, p. 151-182 ; C. Charle & E. Telkes, Les professeurs du Collège de France. Dictionnaire biographique (1901-1939), Paris, 1998, p. 52-54 ; J.M. Le Minor, Les sciences morphologiques médicales à Strasbourg du XVe au XXe siècle, Strasbourg, 2002.
Jean-Marie Le Minor, 2004
