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COULAUX Charles Louis

Manufacturier et homme politique, (C) (★ Klingenthal, commune de Boersch 11.1.1810 † Klingenthal 31.7.1887).

Fils de Julien C., entrepreneur de la manufacture d’armes blanches de Klingenthal, et de Françoise Sidel. ∞ 29.4.1842 à Strasbourg Anne Emilie Flize, veuve de son frère ainé Julien C. († en 1840 â l’âge de 33 ans). Après ses études effectuées à Strasbourg, il entra à l’Ecole Polytechnique dont il sortit avec le grade de lieutenant d’artillerie. Il abandonna la carrière militaire avec le grade de capitaine pour prendre la direction de la manufacture d’armes de Klingenthal. Conseiller général du canton de Rosheim en 1846, 48, 52 et 70, député de Saverne de 1852 à 1870, il mena de front ses activités politiques et la direction de Klingenthal et de l’importante usine de quincaillerie de Molsheim. Homme modéré, sans doute orléaniste, son ralliement à l’Empire fut sincère, mais sans excès. Il donna la preuve de son indépendance d’esprit en 1864 en refusant d’user de son influence dans le canton de Rosheim pour soutenir le candidat officiel Zorn de Bulach © contre Hallez- Claparède ©, ancien candidat officiel qui avait cessé de plaire et le 19.12.1864 quitta la Mairie de Strasbourg qu’il avait occupée depuis sa nomination le 23.10.1852. A la mairie de Stras- bourg, cet industriel succédant à une longue lignée de négociants, avait en matière d’urbanisme des idées modernes qu’il entendait bien mettre en pratique. En 1853 il proposa au Conseil municipal de contracter un emprunt de 1 200 000 francs pour réaliser ses projets, mais il se heurta à l’étroitesse d’esprit et à la pusillanimité de la majorité des conseillers. C. demanda et obtint la dissolution du Conseil municipal et la nomination d’une commission. Finalement, un emprunt de 600 000 francs fut voté. D’importants travaux ont pu être entrepris grâce à son initiative, notamment la construction des quais de St Nicolas et du Finkwiller, l’ouverture des rues aux abords de la manufacture de tabac, la construction de plusieurs ponts, la rue et le pont de la gare, l’abattoir municipal, la construction des deux églises de la Robertsau, les écoles primaires de St Guillaume et de la Madeleine, l’Ecole de santé militaire, celle de la Faculté de Médecine, l’hippodrome de l »île des épis etc. C’est aussi sous son administration que fut fondé le conservatoire de musique, que la salle du théâtre fut construite et les grands appartements de l’hôtel de Ville entièrement restaurés et décorés par deux peintres strasbourgeois, Haffner et Louis Schutzenberger. Coulaux s’attira l’inimitié des protestants strasbourgeois en engageant au nom de la ville, la revendication des biens de St. Thomas.

 

Ch. Mehl, article nécrologique Revue alsacienne, 886-87 X, 487 ; Sitzmann I, p. 326-327 ; DBF IX, 903 ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et de F. Rapp, Strasbourg, 1982, t. IV, p. 111 ; F. Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, p. 243.

Portraits aux AMS et au Cabinet des Estampes de Strasbourg.

Roland Oberlé