Universitaire, (C) (★ Epinal, Vosges 18.8.1802 † Strasbourg 11.7.1865).
Fils d’un principal de collège ; débuta au collège de Phalsbourg en qualité de maître d’études ; puis en cette qualité ou comme professeur exerça dans les collèges de Mulhouse, de Troyes, de Limoges, de Saint-Dié. Agrégé des classes supérieures de lettres en 1835. Arriva à Strasbourg comme professeur de troisième en 1836. Prépara et soutint ses thèses (1836-1837) ; à partir de 1842, il fit partie comme professeur suppléant de la Faculté des Lettres ; professeur titulaire en 1845 (24 juillet) ; doyen en 1855, retraité en 1859. Ses ouvrages sont constitués par ses thèses : thèse française d’abord sur les rapports entre l’éloquence écrite et l’éloquence parlée ; thèse latine sur le Gorgius de Platon. Il s’adonna au grec, préparant une traduction de Pindare avec l’espoir de succéder à Schweighaeuser ©, paralysé. Mais en 1840 la Faculté lui préfère Olry qui venait de publier les Néméennes. C. publia son Pindare en 1841, il avait lu les critiques allemands et fit usage de leurs leçons ; il songeait aussi aux candidats à la licence, isolés dans les collèges et qui devaient expliquer du Pindare à l’examen. En 1852, quand Delcasso © fut chargé de l’enseignement de la philosophie à la Faculté après l’aventure de Ferrari, fut confiée la suppléance de la chaire de latin à C. ; après la mort prématurée d’OIry, il passa dans la chaire de grec et il fut nommé titulaire. Parole incisive et pleine d’imprévu, verve et érudition aussi inépuisables l’une que l’autre, retinrent son auditoire entre 1845 et 1859. Sa traduction de Pindare fut couronnée par l’Académie en 1853. En 1855 il participa avec ses collègues aux fameux « cours de l’Hôtel de ville » où il traita de la question homérique. Ces leçons publiques servirent de fondement à un petit livre « qui cacha sous une forme piquante beaucoup d’érudition » intitulé : Clef de l’histoire de la comédie grecque », où il bataillait peut-être outre mesure, avec Marheinecke et A. Guillaume Schlegel » (L. Spach). En 1855 Delcasso fut appelé au rectorat. C. fut nommé doyen mais la chaire de littérature latine qu’occupait Delcasso fut supprimée par le gouvernement qui réunit en une seule chaire le latin et le grec. C. fut désormais professeur de littérature ancienne, amoindrissement sensible pour ces disciplines, face à une science philologique allemande alors en plein développement. Chevalier de la Légion d’honneur en 1856.
AN – F 17C ; L. Spach, Nouveaux mélanges d’histoire et de critique littéraires, S. 1865, p. 211 -22 ; Ant. Campeaux, (son successeur), « Eloge de M. Colin » dans Séance annuelle de rentrée des Facultés, 15.11.1865, p. 74-75 ; Berger-Levrault, p. 42 ; Sitzmann I, p. 311-312 ; Chr. Pfister, Les Schweighaeuser et la chaire de littérature grecque de Strasbourg (1770-1855), Publ. Fac. Lettres de Strasbourg, fasc.
H.S. 1927 ; D8FIX, 231.
Georges Livet