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COEURDEVEY Edouard

Directeur d’école normale (C), (★ Verne, Doubs, 28. 3. 1882 † Strasbourg 26. 5. 1955, inhumé à Obernai).

Quatre enfants, ∞ I Antoinette Marie Madeleine Thirode ; ∞ II Marguerite Alexandrine Lévi. Issu d’une famille de paysans pauvres, Edouard C. quitta l’école après son certificat d’études et exerça plusieurs métiers jusqu’à l’âge de 19 ans. En 1901, le brevet élémentaire lui donna accès à la fonction d’instituteur et lui permit de continuer sa formation. Blessé pendant la Ière Guerre mondiale, il fut nommé professeur à l’école primaire supérieure de Mulhouse (1919), puis, après un stage à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud (1924/1925), inspecteur des écoles françaises en Sarre. En 1928, il prit la tête de l’école normale d’instituteurs d’Obernai, fonction difficile qu’il assuma pendant près de vingt ans. Catholique militant – il fut avec Marcel Légaut l’un des animateurs de la paroisse universitaire de Strasbourg – il chercha à préserver le statut scolaire avec l’appui des autorités religieuses. Ses conceptions pédagogiques et sa rigueur morale ont marqué des centaines d’instituteurs. Son « indépendance disciplinée » (M. Légaut) se traduisait par des options peu conformistes comme le respect du bilinguisme (« deux langues maternelles, n’est-ce pas la plus belle dotation qu’on puisse faire » (aux enfants), en même temps que par un patriotisme sans faille. En 1939, E.C. mit sur pied l’école normale de Solignac, en Haute Vienne, où se retrouvèrent la totalité des élèves d’Obernai. Ouvert aux Alsaciens évacués, expulsés ou évadés, son foyer contribua puissamment à la résistance des esprits. Revenu en Alsace en 1945, E. C. parvint à restaurer l’enseignement confessionnel, malgré les réticences de l’administration. Ses efforts furent couronnés par l’ouverture de l’école normale de Strasbourg-Neudorf, qui remplaça Obernai. Retraité en 1947, il entreprit de grandes campagnes en faveur de la famille et de la natalité en tant que délégué de l’Alliance nationale contre la dépopulation et pour la vitalité française, faisant près de 450 tournées jusqu’en 1954.

« L’école accordée à la vie », article de la revue Politique, n° 3, 15 mars 1929 (sous le pseudonyme de J. -B. Heusse-Didarot) ; L’Alsace rurale en péril, Strasbourg, 1937 ; « Obernai », Annuaire DBA, 1983, p. 9-10 ; Numéro spécial de La Cigogne, bulletin de l’Association des Anciens de l’EN d’instituteurs du Bas-Rhin, 2e trimestre 1956 ; J. Cœurdevey, « Edouard Cœurdevey (1882-1955) », Annuaire DBA 1971, p. 157-159.

Georges Bischoff