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COEHORN (de)

Illustre famille suédoise (PI) ayant eu des membres qui s’établirent dans le Comtat Venaissin (XlVe siècle) et aux Pays-Bas (XVle siècle), où s’illustra Menno de Coehorn, surnommé le Vauban hollandais (1641-1704).

(ordre de classement) :

  1.  Jean-Jacques (1734-1781), officier
  2.  Louis Jacques (1771-1813), général, baron
  3.  Gustave Edmond (1805-1885), diplomate, voyageur
  4.  Louis Eugène (1801-1881), député

 

1.  Jean-Jacques de Coehorn Houwerda,

(★ Maëstricht 2.3.1734 † 1781).

Fils de Coenraad Gideon van Coehorn van Houwerda, commandant la forteresse de Willemstad. ∞ N. Lang. Il fut officier de cavalerie dans l’armée des Pays-Bas, mais à la suite d’un duel au cours duquel il tua son adversaire, il fut obligé de quitter la Hollande. En effet, il avait été condamné à mort par le conseil de guerre supérieur des Pays-Bas, car la victime du duel en question n’était autre que le Schultheiss de Saint-Oedenrode, dans la province du Nord-Brabant, où de Coehorn possédait le château de Dommelrode. Il vint à Strasbourg, prit du service dans la légion de Condé en 1758, d’où il passa dans le régiment d’Alsace en garnison à Strasbourg, en qualité de capitaine. Il fut colonel de son régiment, puis mestre-de-camp.

 

2.  Louis Jacques,

Général de brigade, baron (★ Strasbourg 16.1.1771 † 19.10.1813).

Fils de 1. ∞ Marie Mar- guerite Sophie De Beyer, fille de Jean-Rudolphe De B., banquier, et d’Elisabeth Sophie, baronne de Dietrich. Six enfants. Entra comme volontaire, en 1783, dans le régiment de cavalerie de son père, conseiller intime du duc de Deux-Ponts. Il passa sous-lieutenant au régiment d’Alsace en 1784 et capitaine en 1792. Il fit la guerre de la Guyane. Obligé de revenir en France à la fin de 1793, après une longue maladie, C. servit comme simple soldat pendant six mois, et ne fut réintégré dans son grade qu’à la recommandation du général Hoche. Capitaine-adjoint à l’armée des côtes de Brest, en 1794, puis à celle de Rhin-et-Moselle, et après la reddition de Mayence, envoyé dans le Palatinat. C. se distingua pendant la campagne de 1796. A la prise de Kaiserslautern, il fut grièvement blessé par des chasseurs qui se livraient au pillage. Fait prisonnier de guerre, il fut échangé le 9 mai 1797 et passa en 1798 à l’armée des côtes de Cherbourg, et en 1799 à celle du Danube, sous le général Jourdan. Nommé adjudant général le 10 août de la même année, il reçut le commandement de la ligue du Rhin, depuis Strasbourg jusqu’à Neuf Brisach. Dans les années 1800 et 1801, ce fut lui qui dirigea l’avant-garde de la division Delmas. Il culbuta la cavalerie autrichienne à Moeskirch (4 juillet 1800), et accourut avec un faible détachement au secours de la division Montrichard, qui, à l’affaire de Neubourg (26 juin), avait été repoussée et enfoncée par l’ennemi. Il fit partie du camp de Bruges en 1804. Dès l’ouverture de la campagne de 1805, C. manifesta son ardeur martiale et rendit plusieurs services importants à Austerlitz. Cité d’une manière particulière dans les rapports du maréchal Davoust, pour sa belle conduite à la bataille d’Auerstaedt. Blessé légèrement à léna, il reçut une balle à la tête dans un combat près de Varsovie. Il fut nommé général le 21.3. 1807, et chargé de la 3e brigade des grenadiers du maréchal Oudinot. A Friedland, une balle lui traversa la cuisse, ce qui ne l’empêcha pas de faire la campagne d’Autriche, en 1807, sous les ordres du général Claparède. C. déploya surtout la plus grande valeur à l’affaire d’Ebersberg, où à la tête de sa brigade, il força le passage de la Traun, défendue par 30 000 Autrichiens. Il se trouva ensuite aux batailles d’EssIing et de Wagram. Le 30 août de la même année, Napoléon le créa Commandeur de l’ordre de la Légion d’honneur, et quelques mois après, en 1808, baron de l’Empire. En 1811, il partit pour l’Espagne ; mais arrivé à Pampelune, sa mauvaise santé l’obligea à passer deux ans dans ses foyers. C. se réunit en 1813 à la grande armée d’Allemagne, sous les ordres de Marmont. Il prit part aux batailles de Lutzen et de Bautzen, et eut la cuisse emportée par un boulet dans la retraite de Leipzig. Il mourut prisonnier de l’ennemi. Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe.

Sitzmann I p. 310-311 ; DBF IX, 99 ; Grands notables, p. 16-17.

 

3.  Gustave Edmond,

Baron de, diplomate et voyageur, (P) (★ Ittenwiller, St-Pierre, 21.6.1803 f Strasbourg 2.5.1885).

Fils de 2. Aucun renseignement sur sa jeunesse et son éducation, sinon qu’il fut éduqué avec les enfants Bussière © au quai St-Nicolas à Strasbourg. Employé à la légation de France à Munich (1822). Attaché à celle de Stuttgart (1824), occupé à des travaux commerciaux. Surnuméraire à la division politique des Affaires Etrangères (1828), chargé de mission en Morée auprès du général Guilleminot, il rédigea un essai statistique sur l’île de Milo. Cet ambassadeur à Constantinople l’envoya dans les îles de l’archipel et en Egypte pour lui transmettre des informations sur ces pays et d’après le capitaine Alexis Huder © (1798-1831), parce qu’on ne savait comment l’occuper à l’ambassade de Constantinople. Il arriva à Alexandrie le 9.10.1828 et rencontra le consul de France B. Drovetti qui favorisa son séjour en Egypte en mettant de la documentation à sa disposition. Au Caire au début de décembre 1828, il logea chez Médard Gabriel Béraud, négociant, dont il avait fait la connaissance à Alexandrie. Il remonta la vallée du Nil avec le naturaliste-entomologiste Alexandre Louis Lefebvre (★ 1798 † 1867). Il fit avec lui une excursion jusqu’à Cosseir au bord de la Mer Rouge et à leur retour ils joignirent à Thèbes la mission médicale du Dr. Etienne Pariset (★ 1770 † 1847), qui recherchait les causes de la peste en Egypte. Ils participèrent ensuite à l’expédition de cette mission médicale jusqu’à l’oasis de Bahrié et retournèrent au Caire. Ami dès l’enfance de Théodore Renouard de Bussière © qui lui dédia ses Lettres sur l’Orient (1827), il ne semble pas que G.E. de C. rencontra l’expédition franco-toscane de Champollion qui se trouvait en haute Egypte à la même époque en 1828-1829. Il rédigea un Aperçu sur la situation politique de l’Egypte en 1829 dont la IIIe partie : « Service de l’Etat-Armée » fut transmise au prince de Polignac le 8.5.1830. La IIe partie n’a pas été retrouvée. Seule la lere partie, rédigée plus tard et consacrée à des généralités ainsi que la IIIe partie ont été publiées par G. Douin, L’Egypte de 1828 à 1830, correspondance des consuls de France en Egypte, Rome, 1935 p. 168-206. Le 17.7.1829 il fut renvoyé à Paris avec des dépêches à la division politique des Affaires Etrangères. Le 7.3.1830 il devint secrétaire d’ambassade par intérim à la Haye puis secrétaire surnuméraire le 26.4.1830. Le 16.6.1830 il fut nommé premier secrétaire par intérim à Munich, le 24.1.1831, deuxième secrétaire à Berlin. Le 16.9.1831 il fut envoyé comme deuxième secrétaire à Constantinople. Ce fut son deuxième long séjour en Orient. Le 11.9.1835 il fut nommé, toujours deuxième secrétaire, à Vienne, le 3.11.1836 à Francfort. Le 12.5.1837, chevalier de la Légion d’honneur. Le 19.12.1839 il devint chargé d’affaires à Darmstadt, le 20.1.1841 il fut mis en disponibilité. Le 25.6.1844 il demanda de Strasbourg à reprendre du service, mais sans succès. Il devint avec l’âge un célibataire très original tout en restant très homme du monde. Pendant le siège de 1870 II expliquait aux assiégés trop peureux, qu’en ayant soin de marcher en zig zag il pouvait faire tous les jours sa promenade en ville. Il était devenu un phénomène distrayant et célèbre.

 

Archives du Ministère des Affaires Etrangères : Dossier personnel ; Archives du Consulat de France au Caire ; Journal inédit du voyage en Egypte et en Syrie du docteur Auguste Lagasquié, p. 304 ; « Lettre de G.E. Coehorn à B. Drovetti », Le Caire, 5.12.1828, vicomte révérend, titres, anoblissements, sous l’Empire, t. I. ; E. Lehr, l’Alsace noble t II, 1870, p. 121 ; M. Lang, étude à paraitre sur la « mission médicale en Orient sur la peste » du Dr. Etienne Pariset, 1828-1830 ».

Marc Lang

 

4.  Louis Eugène,

Député (★ Ittenwiller 2.5.1801 † Ittenwiller 14.11.1881).

Fils de 2. ∞ I Edmée Caroline Fortunée Alexis Collar (t 1835). ∞ II 1838 Marie Eugénie de Turckheim († 1839), 1 fils : Eugène de Coehorn (∞ Anne Zorn de Bulach) ; ∞ III 1841 Clotilde Cécile de Cazalot, deux enfants : Marie Jeanne (∞ Louis de Mullenheim – Rechberg) ; Menno Jacques, officier (∞ Amélie Marie Frédérique de Waldner de Freudstein). Il restaura le château d’Ittenwiller. Fut nommé maire de Saint-Pierre. Conseiller général du canton de Barr de 1852 à 1870. Candidat officiel, il a été élu membre du Corps Législatif dans l’arrondissement de Wissembourg lors d’une élection partielle en 1853. Il a été réélu en 1857 et en 1863. Officier de la Légion d’honneur.

Ch. Staehling, Histoire contemporaine de Strasbourg et de l’Alsace, 2e partie, 1853-1872, Nancy, 1887, 464 p. ; Sitzmann I, p. 311 ; Himly, p. 195 et 204.

Hubert d’Andlau (notices 1, 2 et 4)