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CHASSAIN Jean-Baptiste Alexandre

Ingénieur et architecte (Angers 1727 † Colmar 7.4.1793). ∞ Marie Anne Françoise Schmidt. C. apparaît en 1752 comme inspecteur particulier des Ponts et Chaussées, chargé des routes de Haute Alsace. A partir de 1765, il est inspecteur principal de Haute Alsace, résidant à Colmar où il devint également architecte du Conseil souverain en 1769. En 1787, il fut chargé de l’un des districts de Haute-Alsace créés par l’Assemblée provinciale. Il semble qu’il assume en même temps les fonctions d’inspecteur des bâtiments publics et communaux. En 1791, il fut mis à la retraite. Comme ingénieur, il construisit la route de Sainte-Marie-aux-Mines à Ribeauvillé dans les années 1780. Mais il fut surtout actif comme architecte. On lui doit: à Colmar, le Palais du Conseil souverain (actuel tribunal de grande instance), élevé en 1769- 1771 avec l’architecte de la ville, Biaise de Rungs ©, à Haguenau, les plans de la chapelle, l’hôpital (1757) et à Sélestat, la reconstruction de l’hôpital du Saint-Esprit (1765-1768). En fait, sa carrière avait commencé par des œuvres modestes, tels que les octrois de Saint-Louis et de Burnhaupt-le-Haut (1757), le corps de garde de Rhinau (1765) ou l’agrandissement de l’église Saint-Fabien d’Andlau (1775-1776). Il éleva aussi le presbytère d’Ammerschwihr (1777), ainsi que les églises de Fessenheim (1769), de Merxheim (1772), de Hirtzfelden (1778), de Sand (1778-1788) et de Brunstatt (1783). Comme tous les ingénieurs des Ponts et Chaussées, C. fut employé par l’intendance pour diriger et surveiller les constructions des communautés, avec lesquelles il semblait avoir du mal à s’entendre, car il fournit de nombreux plans, alors que la direction des chantiers fut finalement confiée à d’autres architectes. C’est ainsi qu’on lui doit des projets pour le presbytère de Riquewihr (1763), ou pour les églises de Wentzwiller (1765), de Steinbrunn-le-Bas (1769), de Wettolsheim (1772-1780), de Landser (1774), de Lutter (1776 et 1778), de Beblenheim (1777), de Gueberschwihr (1777), de Montreux-Vieux (1778), de Bernwiller (avant 1780), de Sierentz (1780), de Hegenheim (1781) et de Gundolsheim (1781 ). Il élabora par ailleurs des projets de remaniement de l’hôtel de ville de Riquewihr (1762) et de l’église de Vieux-Thann (1769). D’autres fois il ne procède qu’à des expertises ou des établissements de devis, concernant les églises de Villé (1754), Notre-Dame de Guebwiller (1768), de Triembach (1776), d’Ostheim (1777), de Schauenberg (1778), d’Orschwihr (1778) et de Kembs (1778- 1779) ou du presbytère de Wolfgantzen (1785).

 

R. Werner, Les ponts et chaussées d’Alsace au XVIIIe s., Strasbourg, 1929, passim; L. Abel, Kembs… L’église et l’architecte du XVIIIe s., Saint-Louis, 1986, passim ; Th. Rieger, Alsace baroque et classique, lllkirch, 1993, p. 177; H. Brommer, in Saur, Allgemeines Künstler-Lexikon, 18, München, Leipzig, 1998, p. 296; Fichier Artistes et bases de données Mérimée de l’Inventaire Général, interrogation du 18.7.2003.

Roger Lehni (2004)