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CHARMOY François Bernard

Orientaliste, (C) (★ Soultz, Haut-Rhin, 14.5.1793 † Aouste-sur-Sye, Drôme, 9.12.1868).

Fils de Jean François C., contrôleur à Soultz puis receveur d’enregistrement à Colmar, et d’Elisabeth Madeleine Simon (★ Colmar juillet 1757 † Colmar 7.12.1837), fille de Sébastien S., procureur au Conseil souverain d’Alsace, et de Marie Elisabeth Brucker . ∞ 3. 1830 Louise Adélaïde Morin de Louvigne (★ Phalsbourg 6.11.1803 † Toulon 1.8.1858), fille de Jean François M. de L., colonel d’infanterie, et de Marie Jeanne Joseph Charmoy, dont déjà une fille Victoire Lucrèce (★ Phalsbourg 23.11.1797). C. fut élève au lycée impérial de Phalsbourg où il s’initia déjà à l’arabe et à l’hébreu avec le professeur suédois M. de Rosen.

A partir de 1810 études de droit à Paris puis élève à l’Ecole des langues orientales près la Bibliothèque royale, de Silvestre de Sacy, Langlès, Chézy, Jaubert, Sédillot et du moine syrien Dom Raphaël de Monachis. Au Collège de France fréquenta les cours de Caussin de Perceval et de Kieffer©. S. de Sacy le recommanda au comte Ouvaroff, ministre de l’Instruction publique d’Alexandre Ier, qui avait demandé à l’ambassadeur Pozzo di Borgo de recruter des professeurs de langues orientales à Paris. Une ordonnance du 19.11.1817 autorisa C. à prendre du service en Russie sans perdre la qualité de citoyen français. Professeur de persan à l’Institut pédagogique central, devenu plus tard Université impériale de St-Petersbourg. En 1821 il accéda à la chaire de persan et de turc à l’Institut oriental du ministère des Affaires étrangères. Puis secrétaire-interprète au département asiatique du même ministère. En congé de septembre 1829 à mars 1830 pour se marier en France. Présenta un plan d’une Faculté spéciale de langues orientales à l’Université de St-Petersbourg dont l’exécution fut reportée d’une vingtaine d’années. Membre de l’Académie des Sciences de St-Pétersbourg (16.4.1833). Dans l’échelle du tchin russe il fut conseiller de cour, conseiller de collège (30.10.1825), conseiller d’Etat (1830). Extrêmement apprécié des autorités, il fut couvert d’éloges lors des examens publics en présence des ministres des Affaires étrangères et de l’Instruction publique. Chevalier de l’ordre de Ste Anne 3e classe (20.4.1820), de 2e classe (10.4.1826), avec insignes en diamants (21.4.1828) ; chevalier de l’ordre de St Wladimir 3e classe (2.4.1833), le même avec insignes pour 15 années de services irréprochables et sans tache le 22.8.1836, lorsqu’il fut obligé en septembre 1835 de quitter la Russie pour raisons de santé qui l’obligèrent à 15 ans de repos absolu (1835-1850) dans le sud de la France. Sur les instances d’Alexis d’Olenin il fut nommé également conservateur honoraire de la Bibliothèque impériale. Dans sa retraite du sud de la France il put se remettre à ses recherches et achever certains ouvrages. Correspondant de l’Académie de Stanislas de Nancy. Membre de la Société asiatique de Paris (1.4.1822), de Grande Bretagne et d’Irlande (2.6.1829), de la Société royale des antiquaires de Copenhague (28.10.1843), de la Société des naturalistes de Moscou. On ne sait rien sur le sort des papiers personnels, correspondances ou archives de ce grand orientaliste.

 

Expédition d’Alexandre le Grand contre les Russes, extrait de l’AIexandréide, St Petersbourg 1828, 2 vol. ; Observations d’un philologue européen sur la lettre de Tutundjin – Oglan Moustafa – Aga (J. Senkowski)… à Monsieur Thadée Bulgarin…, St-Petersbourg, 1828 ; Relations de Maçandy et d’autres auteurs musulmans sur les anciens slaves, 1833 ; Sur l’utilité des langues orientales pour l’étude de l’histoire de Russie, dissertation lue le 31.8.1833, St-Petersbourg, 1834 ; « Cheref-mamch ou Fastes de la nation kourde par Cheref anddine Prince de Bidlis » Airzeroume, traduit du persan et commenté par J.F. C., St-Petersbourg, t. 1 (1868-1870) t. II (1873-1874).

Actes d’état civil : Soultz (Haut-Rhin), Colmar, Phals- bourg, Toulon, Aouste sur Sye ; G. Dugat, Histoire des orientalistes de l’Europe du XIIe au XIXe siècle, Paris, 1868, t. I, p. 38-42 ; H. Dehérain, Silvestre de Sacy, ses contemporains et disciples, Paris, 1939 ; DBF VIII, 605 ; A.N. Kulikova : Stanovlenie universitetskovo vostokovedenia v. Peterburge, Moscou, 1982, p. 40-77 et 157-169.

 

Marc Lang (1985)