Mathématicien, (I), (★ Nancy 16.1.1888 d. Strasbourg 12.4.1979).
Fils de Jules Cerf, boucher (★ Nancy 7.7.1860 d. Nancy 1933), et de Zoë Bernheim (★ Colmar 1862 d. Colmar 1948). ∞ août 1923 à Strasbourg Madeleine Marguerite Grosmuth (★ Strasbourg 30.3.1895 d. Strasbourg 19.5.1980), fille de Ephraïm Gabriel Grosmuth, assureur (★ Strasbourg 29.4.1859 d. Strasbourg 3.1.1932), et de Reine Epstein (★ Marmoutier 1869 d. Strasbourg 10.5.1911). Brillant élève de l’école primaire supérieure, il entra au lycée de Nancy en seconde et y fut le condisciple du futur historien Charles-Edmond Perrin ©. Élève de l’École normale supérieure de 1907 à 1910, il y contracta la tuberculose et ne put entrer dans l’enseignement qu’en 1918 comme chargé de cours à la faculté des Sciences de Dijon. En novembre 1919, il soutint sa thèse sur les transformations des équations aux dérivées partielles d’ordre quelconque à deux variables indépendantes. Il enseigna à la Faculté des Sciences de Strasbourg de 1922 à 1961 comme maître de conférences, puis comme professeur (1928). Il ne quitta Strasbourg que pour exercer un an à Dijon (1926-1927), puis à la suite de l’évacuation de l’Université à Clermont-Ferrand en 1939, où il fut assesseur du doyen. De 1940 à 1944, il fut écarté de sa chaire par le statut des Juifs et vécut à la campagne dans le Puy-de-Dôme. Après la Libération, il dirigea l’Institut de Mathématiques. Membre dès 1919 des « Compagnons de l’Université nouvelle », mouvement qui luttait pour la réforme de l’enseignement et « l’école unique », il fut plusieurs années secrétaire ou président de l’association des parents d’élèves des lycées de Strasbourg. Il était aussi président de la section de Strasbourg de la Ligue des droits de l’homme (depuis 1930 ? ) et de la section du parti radical-socialiste. Il appartint au Comité départemental du Rassemblement populaire : sa maison de campagne de Saint-Léonard fit l’objet d’un attentat le 14.9.1936.
Après la guerre, tout en présidant un groupe de l’Union rationaliste, il reconstitua la section de la Ligue des Droits de l’Homme, dont il assura la présidence jusqu’en 1971. Il entra vers 1950 en conflit avec le secrétaire général de la Ligue, Emile Kahn, auquel il reprochait son laxisme envers la Ligue allemande, jugée trop « atlantiste ». « Compagnon de route » du parti communiste, il prit cependant ses distances à l’égard de l’U.R.S.S. et des communistes français, en particulier au sujet de la Tchécoslovaquie et d’Israël. Il adhéra vers 1976 au nouveau Parti socialiste.
Archives privées ; archives de la section de Strasbourg de la Ligue des Droits de l’Homme ; Henri Cartan, « Georges Cerf », Annuaire des Anciens Élèves de l’École Normale Supérieure, 1983, (photo).
Léon Strauss (1985)