Résistant (★ Bâle † Buchenwald 18.4.1945). À l’âge de 20 ans, il renonça à la nationalité suisse. Il se disait royaliste. Arrêté par la police allemande à Mulhouse en 1940 après un chahut de lycéens, il fut condamné à laver toute une nuit la vaisselle de la Gestapo. Évadé d’Alsace, il rejoignit l’université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand, où il entreprit des études d’histoire. Il participa activement aux fouilles archéologiques de Gergovie organisées par les professeurs Gaston Zeller © et Jean Lassus ©. Il fut l’un des premiers militants du mouvement de Résistance « Combat » implanté à Clermont à la fin de 1941 par le professeur Alfred Coste-Floret qui le chargea de la direction d’un groupe franc étudiant. Celui-ci organisa un certain nombre d’attentats contre les locaux d’organisations collaborationnistes et les domiciles de leurs chefs, ainsi que la mise à feu de journaux nazis ; Cauchy avait réussi à entrer dans la direction de l’un des mouvements vichystes, la Jeunesse de France et d’Outre-Mer pour y semer le trouble. Au début de l’année 1943, lors de la fusion des Mouvements unis de Résistance (MUR), ses fonctions furent élargies à l’ensemble de la Région 6 (Cantal, Puy-de-Dôme, Allier et Haute-Loire). Malgré sa grande prudence, Cauchy délégua ses attributions à un autre étudiant, Georges Mathieu, pour s’impliquer totalement dans les réseaux de renseignements Mithridate, puis Navarre; or Mathieu passa au service de la Gestapo au plus tard en octobre 1943 et joua un rôle essentiel lors de la rafle du 25.11.1943. Cauchy, qui circulait sans cesse, fut arrêté à Paris le 4.4.1944. Déporté à Buchenwald, il fut abattu par les SS lors de l’évacuation du camp. Il fut homologué capitaine à titre posthume. Légion d’honneur, croix de guerre avec palme.
Témoignage sur le procès de Georges Mathieu, in André Gueslin (dir.), Les Facs sous Vichy, Clermont-Ferrand, 1994, p. 363-368; J. Freund et Chr. Dirwimmer, « Julien Freund, étudiant et résistant », Annuaire de la Société d’histoire du Val de Villé, n° 20, 1995, p. 127-140; E. Martres, L’Auvergne dans la tourmente 1939-1945, Clermont-Ferrand, 1998, p. 117-118; L. Strauss, L’université française de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand, Actes du Colloque sur les Reichsuniversitäten de Strasbourg et de Poznan (à paraître).
Léon Strauss (2004)