Ecrivain ecclésiastique (C) (★ en un lieu et à une date inconnus † Colmar à une date inconnue). On n’est pas renseigné sur sa famille et l’on ignore si elle était originaire de Gueberschwihr ou si son père portait déjà le nom « de Gueberschwihr ». Elle entra toute jeune au célèbre couvent des Dominicaines d’Unterlinden à Colmar qui avait été fondé vers 1230 et y resta sa vie durant. Elle était prieure de l’établissement en 1340. Elle connut par les récits de ses aînées l’épanouissement spirituel dont ces lieux avaient été témoins au siècle précédent. Comme elle était fort cultivée – elle lisait et écrivait le latin – elle décida, une fois qu’elle fut parvenue à un âge avancé, de transmettre aux nouvelles générations de moniales pour leur édification le souvenir de cette grande période et rédigea à cette intention, probablement durant le deuxième quart du XlVe siècle, un ouvrage assez développé intitulé Vitae primarum sanctarum sororum de Sub Tilia in Columbaria (Vies des premières saintes Sœurs d’Unterlinden à Colmar) qui est constitué essentiellement par une série de biographies. Bien que son but éducatif et sa nature quasi hagiographique soient évidents, cette œuvre n’en est pas moins une source narrative de première importance pour la connaissance tant de l’histoire d’Unterlinden, que de la mystique rhénane et des mentalités.
J. Ancelet-Hustache, « Les Vitae sororum » d’Unterlinden, édition critique du manuscrit 508 de la Bibliothèque de Colmar », Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Age, t. 5, 1931, p. 317-517 ; E. Krebs, «Die Mystik in Adelshausen », Festgabe für Heinrich Finke, Munster-en-Westphalie, 1904, p. 45-105 ; Beuchot, Das frühere Unterlinden Kloster zu Colmar in seiner Blütezeit, Colmar, 1916, p. 58-60 ; P. Dinzelbacher, « Katharina von Gebersweiler », Die deutsche Literatur des Mittelalters, Verfassertexikon, 2e éd., t. 4, Berlin et New-York, 1983, col. 1073-1075 ; K.-E. Geith, « Elisabeth Kempfs Übersetzung und Fortsetzung der Vitae sororum der Katharina von Gueberschwihr », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1984, p. 27-42 ; Sitzmann I p. 288.
Christian Wilsdorf (1985)