Conseiller général, parlementaire, homme de lettres (C) (★ Altkirch 1.4.1818 † Londres 11.3.1885.
Fils de Célestin Mathias Cassal., greffier au Tribunal civil de l’arrondissement d’Altkirch et de Marie Antoinette Hugenschmitt. ∞ I 1.1863 à Rosslynhill (Grande Bretagne, comté de Middlesex, district de Hampstead) Anne Louise Victoire Cassal (fille de Louis Cassal notaire). Études de droit à la faculté de Strasbourg ; avocat dans sa ville natale d’Altkirch jusqu’en 1845, date à laquelle il reprit le cabinet d’avoué de son père. Opposant convaincu à la Monarchie de Juillet, il commença une carrière politique avec la Révolution de 1848 ; élu maire d’Altkirch (1848-1850) et conseiller général du canton (1848-1851) il adhéra au parti des républicains démocrates groupés autour de Ledru-Rollin. Aux élections législatives du 13.5.1849, il se présenta sur la liste « rouge », fusion, à l’échelon local, entre son parti et le parti socialiste haut-rhinois du docteur Jaenger. Élu triomphalement, il siégea pendant trois années à l’Assemblée législative où il se fit remarquer par une opposition farouche au président de la république Louis Napoléon et une détermination à sauvegarder l’honneur national en soutenant les patriotes italiens contre l’Autriche. Au moment du coup d’Etat du 2.12.1851, Cassal songea un moment à sauver la République en établissant à Altkirch un gouvernement provisoire qui — avec l’aide de tous les socialistes et démocrates français réfugiés en Suisse — pourrait reconquérir la France. Le projet fut découvert et Cassal, qui par ailleurs s’était compromis à Paris avec la population ouvrière du faubourg Saint-Antoine, fut condamné à l’exil. Réfugié à Londres, il abandonna la politique et commença une brillante carrière d’homme de lettres, devenant successivement : professeur de langues à l’University College de Londres, examinateur à l’Académie militaire de Woolwich et enfin professeur de littérature française au Collège royal naval. Il devint en outre un grand spécialiste du sanscrit ; La passion pour cette langue morte lui était venue de sa rencontre avec le savant juif allemand Goldstücker.
Pendant cette période de sa vie, il publia divers ouvrages pédagogiques : Anthology of modem french poetry, 1876 ; A Glossary of idioms, gallicisms and others difficulties, 1882 ; The graduated course of translation from english into french, 2 vol., Londres, 1884 ; Situation et avenir de l’étude du français en Angleterre, 1885 ; Grammaire française à l’usage des Anglais ; Glossaire de sanscrit.
V. Charlier-Tabur, « Les Alsaciens à l’Université de Londres », Revue d’Alsace, 1887-1888, p. 523 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 285-287 ; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, Paris, 1912, p. 208 ; M. Spisser, Les élections et l’opinion publique en Alsace de 1848 à 1851, DES Strasbourg, 1964, p. 65-66, 75-82, 135 ; Dictionnaire de biographie française, VII, 1315, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français sous la direction de J. Maitron, I, 361 et Encyclopédie d’Alsace, II, p. 1103 ; Ch. Goutzwiller, « A travers le passé ; souvenirs d’Alsace », Revue d’Alsace, 1894, n.s. XLX p. 459-461.
Marcel Spisser (1985)