Philosophe, historien des sciences, médecin (★ Castelnaudary 4.6.1904 † Paris 11.9.1995).
Enseigna la philosophie à la faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg de 1941 à 1948 (à Clermont-Ferrand, il succéda à Jean Cavaillès). En 1955, il fut nommé professeur à la Sorbonne dans la chaire de Gaston Bachelard, après avoir été entre temps inspecteur général de philosophie. Promoteur d’une authentique école de pensée, Canguilhem imprima à la philosophie et à l’histoire des sciences une orientation nouvelle et une exigence de rigueur qui marquèrent toute la génération des philosophes français d’après-guerre. A l’automne de 1940, Canguilhem écrivit au recteur de Toulouse qu’il n’avait pas passé l’agrégation de philosophie pour enseigner «Travail, Famille, Patrie». Il succéda aussi à Cavaillès comme chef du mouvement de résistance « Libération » à Clermont. Sous le nom de Lafont, il devint en 1943 l’adjoint d’Henri Ingrand, chef régional de la République en Auvergne. En juin 1944, il participa, dans I’état-major du maquis, puis comme médecin aux batailles du Mont-Mouchet (Haute-Loire) et de Chaudes-Aigues (Cantal). En août, il représenta le commissaire de la République à Vichy. Médaille de la Résistance.
Œuvres principales : Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique (1943); La connaissance de la vie (1952) ; La formation ou concept de réflexe aux XVIIe et XVIIIe siècles (1955) ; Études d’histoire et de philosophie des sciences (1968).
Lucien Braun (2004)