Professeur de chirurgie et de médecine opératoire, doyen de la faculté de Médecine, conseiller général (C) (★ Baugé, Maine-et-Loire, 23.6.1769 † Strasbourg 17.10.1835).
Fils de René Cailliot, propriétaire, et de Renée Anne Lecocq. ∞ ? Élisabeth Eugénie Guy (★ Versailles † Strasbourg 30 frimaire an X (21.12.1801), fille d’Henri Camille Guy, piqueur, et d’Élisabeth Jarvin. Destiné à l’état ecclésiastique, René Cailliot fit ses études au collège de sa ville natale, puis au séminaire d’Angers où il manifesta une attirance pour la philosophie de Locke et de Condillac. Retourné dans sa famille à la Révolution, il occupa un modeste emploi dans le service des contributions. Puis il se rendit à Paris pour y étudier la médecine et devint l’élève de Desault. Engagé aux armées comme chirurgien, il servit dans la forêt de Compiègne, lorsqu’il fut atteint par le typhus. Admis ensuite au concours des écoles de santé, il se lia d’amitié avec Richerand, Alibert, Desormeaux et devint le disciple choisi de Boyer. Celui-ci lui confia le poste de répétiteur d’anatomie et de chirurgie, avec la direction de son amphithéâtre. Il fut reçu docteur en chirurgie. Sur la recommandation de Boyer, il fut nommé à la chaire de pathologie externe le 17 février 1799, succédant à Barbier à l’école de médecine de Strasbourg. Il occupa en même temps la chaire de médecine opératoire qui ne fut érigée en enseignement spécial qu’en 1844. Le 24.9.1810, René Cailliot soutint une thèse de doctorat en médecine, consacrée à un Essai sur l’anévrisme. Durant son activité qui s’était poursuivie lors de la transformation de l’école en faculté, il se plaça, grâce à son talent didactique et à sa vaste expérience, à la tête de la chirurgie alsacienne. Chargé du décanat à partir du 1.8.1821, en remplacement de P. Coze ©, il intervint, sur la demande du recteur Fr. X. Levrault ©, auprès du gouvernement en vue de la création de la première chaire française d’anatomie pathologique en faveur de J. Fr. Lobstein ©. Parmi ses publications, on peut signaler : une Observation sur une conformation vicieuse des organes de la génération de la femme (Mémoires de la Société d’Émulation de Paris, II, 1799) ; Trois observations sur l’ictère bleu ou maladie bleue (Ibid., 1807). On lui doit également les discours de rentrée à la Faculté : « De l’influence de la médecine sur les facultés intellectuelles et morales de l’homme » (1799), (Journ. de méd., 1800) et Sur la nature de la chirurgie et ses rapports avec la médecine (1824) ainsi que les éloges de ses collègues Gerboin ©, Bérot ©, Nestler ©, Flamant ©, Fodéré © ; huit mois après avoir célébré la mémoire de son ami Lobstein, il le suivit dans la tombe. Conseiller général 1832-1833. Membre du Conseil de salubrité, il avait fait partie à plusieurs reprises du conseil municipal de la cité et fut adjoint au maire dans les dernières années de sa vie.
Archives municipales de Strasbourg, registres des décès an X, n° 213, 1835 n° 1770 et 1868 n° 1984 ; Goupil, Paroles prononcées… au nom de la Faculté de Médecine sur la tombe de M. Cailliot le 19 octobre 1835 ; R. Coze, Éloge historique de Cailliot, lu à la séance publique de la Faculté de Médecine de Strasbourg le 24 décembre 1835. « Notice biographique du Pr R. Cailliot », Arch. méd. de Strasbourg, II, 1836 ; Stoeber et Tourdes, « Institutions médicales », Description du département du Bas-Rhin, Strasbourg, 1860, t. Il, chap. III, p. 881, Berger-Levrault, Annales des professeurs des académies et universités alsaciennes 1523-1871, Nancy, 1890, p. 35 ; Biogr. der hervorrag. Aerzte aller Zeiten und Völker, 3e éd., t. I, 1962, p. 800 ; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 199 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, 1909, I, p. 273-274, Dictionnaire de biographie française VII, 866. Buste en hermès, plâtre coloré, dans la salle du conseil de la faculté de Médecine (non signé).
Théodore Vetter (1985)