Homme d’affaires, (Pl) (★ Colmar 26.7.1750 † Paris 2.9.1792).
Fils de Jean-Jacques Buob, négociant à Colmar, et de sa 2e épouse Marie-Salomé Barth ∞ 16.5.1778 à Colmar Marie-Rose Gossey, (C), fille de Jacques Gossey, négociant à Rouen, et veuve de Jean Le Carpentier, procureur du roi en la Grande maîtrise des Eaux et Forêts de Normandie à Rouen. Négociant en indiennes et gérant de la filiale rouennaise de la maison Buob frères & Cie, Buob devint inspecteur ambulant des manufactures du royaume à la fin de l’Ancien Régime ; à ce titre, il effectua une importante tournée d’inspection des fabriques de l’Est de la France en compagnie de son collègue Lazowski. A la veille de la Révolution, il était associé d’une maison de banque qui fit faillite. Dès le 18.9.1789, il fut élu représentant de la commune de Paris et désigné le 9 octobre suivant comme administrateur du département des travaux publics. Fin 1790, il fut élu juge de paix à Paris et devint peu après magistrat au tribunal de police correctionnelle, où il déploya une intense activité. Chargé par Louis XVI d’une mission d’information auprès de l’Assemblée législative, il organisa un vaste réseau de renseignements pour dépister les menées subversives dans les milieux politiques de la capitale. Ses activités au service du régime monarchique lui valurent d’être arrêté au lendemain du 10.8.1792. Ayant tenté de se soustraire à la charrette qui devait le mener à l’échafaud, il fut égorgé dans les latrines de la prison de l’Abbaye le 2 septembre suivant.
Archives départementales du Haut-Rhin, 1 B 944, p. 357 ; Archives municipales de Colmar, registres paroissiaux ; E. Biré, « Le juge de paix Buob », Revue de la Révolution, 1889, p. 317 ; J. de Lure, « Un juge de paix vraiment pas comme les autres », L’Alsace du 4.6.1953 ; C. Laplatte, « Un Colmarien à Paris sous la Révolution », Annuaire de Colmar, 1955, p. 85 ; J.G. Doll, « Une victime colmarienne de la Terreur », Annuaire de Colmar, 1957, p. 99-103.
Jean-Marie Schmitt (1984)