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BULIOWSKI (BULYOWSKY, BULGOWSKI) Michael

Organiste-claveciniste, théoricien de la musique et compositeur (Pl) (★ Dulicz [ou Dulic, près de Banska Bystrica, en Slovaquie] † Durlach 1712). On ne sait rien de la jeunesse de Buliowski. Issu de la petite noblesse, il vint effectuer ses études à Strasbourg (il est immatriculé à l’université en 1674). Il fut organiste de Sainte-Aurélie entre 1676 et fin 1678 ou début 1679. C’est peut-être le titulariat d’un instrument alors défectueux qui l’incita à publier en 1680, à Strasbourg, un traité bilingue (latin-allemand) sur l’accord des orgues : Brevis de emendatione orgarti musici tractatio / Kurtze Vorstellung von Verbesserung des Orgelwercks, dans lequel il propose une originale division en 19 parties de l’octave, donnant également, au passage, un intéressant témoignage sur les musiques pratiquées à Strasbourg. Il cite notamment de nombreuses œuvres de Samuel Capricornus et quelques pièces de Heinrich Schütz. La dédicace de l’œuvre est signée à Durlach, où Buliowski fut nommé professeur au Gymnase et où il rédigea une importante chronique de la mise à sac de la ville par les troupes françaises en août 1689. Après quelques années passées à Pforzheim, Buliowski a dirigé le Gymnase d’Öhringen de 1692 à 1696, avant de revenir à Durlach (où il officia également comme organiste) en passant par Stuttgart. Outre sa publication strasbourgeoise, Buliowski est également l’auteur de plusieurs traités publiés à Durlach et à Stuttgart entre 1699 et 1711. Il est surtout le copiste principal présumé d’un très important manuscrit (signé « MB ») de pièces de clavier élaboré à Strasbourg en 1675 et conservé à la Landesbibliothek de Dresde. Ce manuscrit comprend, outre une intéressante suite en si mineur de Buliowski lui-même, de nombreuses pièces de Johann Jakob Froberger, mais aussi de Valentin Strobel ©, Jean Mercure, Alessandro Poglietti. À noter que certaines pièces sont transcrites du luth et parfois coïncident avec celle que Johann Ernst Rieck ©, organiste à Saint-Thomas de Strasbourg avait également transcrites (mais pour 2 violons et basse continue) et publiées en 1658.

Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 545 ; Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, p. 646 ; M. Buliowski, Brevis de emendatione organi musici tractatio/ Kurtze Vorstellung von Verbesserung des Orgelwercks, Strasbourg, 1680. Rééd. En fac-similé, Buren (NL), F. Knuf, 1988 ; Vingt et une suite pour clavecin de Johann Jakob Froberger et d’autres auteurs. Dresden, Sächsische Landesbibliothek, Ms. 1-T-595, (Strasbourg, 1675), Stuttgart, 2000 ; R. Rasch, « Eine neu-entdeckte Quelle für die Klaviersuiten von Johann Jacob Froberger », Musik in Baden-Württemberg Jahrbuch, 2001.

Jean-Luc Gester (2004) [remplace et complète la notice publiée en 1984]