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BRULOW, BRULOVIUS, Caspar (Kaspar)

Professeur et dramaturge, (Pl) (★ Falkenhagen, près de Pyritz en Poméranie, 18.9.1585 † Strasbourg 14.7.1627).

Fils de Moritz Brulow, marchand à Pyritz, et de Katharina Rihel. ∞ I à Strasbourg 1618 Barbara (★ 1594 † 1619), fille d’Andreas Pfitzer, et de Dorothea Luck. ∞ II 1619 la fille de Johann Hugwart, membre du Conseil des Quinze. Eut de ses secondes noces un fils et quatre filles. École latine de Bahn, 1592-1596, collège de Greifenhagen, 1596-1598, séjour à Pyritz en 1600, Université de Francfort-sur-l’Oder, 1600, un semestre, sept années de voyage ; venu à Strasbourg probablement à l’automne de 1607. Fait maître en philosophie et poésie en 1611, Brulow obtint à titre provisoire le 12.4.1612 une chaire au Gymnase ; en 1615, un poste de titulaire dans la deuxième classe du Gymnase et, simultanément, une charge d’enseignement (poésie) à l’Académie. Après son premier mariage et l’acquisition du droit de bourgeoisie en 1618, il accéda aux fonctions de directeur du Gymnase en 1622 et se vit confier, en 1626, la chaire d’histoire de l’Université. Se retira peu après et mourut l’année suivante. Formé à la rhétorique et au traitement de la poésie antique, Brulow compta parmi les plus grands dramaturges néo-latins de l’espace germanique protestant. Praticien de la scène, il dirigea à partir de 1611 la plupart des représentations données par le collège et l’académie. Imitateur de Sénèque et ardent défenseur du théâtre confessionnel, il opta pour une grande liberté dans le maniement des formes dramatiques. Sa collaboration constante avec Christophe Thomas Walliser © confèra aux chœurs de ses pièces une valeur exceptionnelle. Toutefois, ses tentatives pour concilier flux narratif et structure dramatique canonique sont loin d’être toujours convaincantes (ex. Moyses). Un jugement de même nature s’appliquerait à ses essais en vue d’affecter à la trame théâtrale et au commentaire didactique des espaces textuels et scéniques distincts (ex Chariclia d’après les Éthiopiques d’Héliodore). Marquée par un engagement vigoureux en faveur de l’orthodoxie luthérienne, l’œuvre de Brulow est incontestablement le sommet du théâtre scolaire protestant à Strasbourg et en Alsace. Par suite de la guerre, mais aussi de l’évolution des mentalités, elle en constitua aussi le terme.

Andromeda, Strasbourg, 1611. Traduction allemande par Isaac Frœreisen, Göttingen, 1612 ; Elias, Tragoedia sacra, Strasbourg, 1613. Traduction allemande par Johann Georg Wolkenstein d’Ulm, Göttingen, 1613 ; Chariclia, Strasbourg 1614. Traduction allemande par A. Bertram, Hanovre, date inconnue ; Nebucadnezar, Comoedia sacra ex Daniele propheta, deprompta et contra omnem idolatriam atque superbiam potissimam conscripta, Strasbourg, 1615 (2e édit. 1616). Traduction allemande de Johann Christoph Stiplitz, Wolfenbüttel, date inconnue ; Caius Julius Caesar, Tragoedia ex Plutarcho, Suetonio, D. Cassio… concinnata et adversus omnem temerariam seditionem atque tyrannidem conscripta, Strasbourg, 1616 ; Traduction allemande de Jacob Gerson, Berlin, 1616 ; Moyses. Tragicocomoedia, Strasbourg, 1621. Traduction allemande de Conrad Merck, Ulm, 1641 ; N.B. Il existe encore des arguments allemands, d’une dizaine de pages environ, imprimés pour les représentations strasbourgeoises d’Andromeda et Elias.

Bibliographie critique : Allgemeine deutsche Biographie, III, 420-421 ; Neue Deutsche Biographie, II, 664 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, I, p. 244 ; J. Janke, Über den gecrönten Strassburger Dichter Caspar Brülow aus Pyritz, Pyritz, 1880 ; A. Jundt, Die dramatischen Aufführungen im Gymnasium zu Strassburg, Strasbourg, 1881-1882 ; J. Crüger, Zur Strassburger Schulkomödie, Strasbourg, 1888 ; A. Bähre, « Christoph Thomas Walliser », Festschrift zu Strassburg, Strasbourg, 1888, p. 355-384 ; A. Schmidt, « Die Geschichte der Strassburger Schulkomödie ». Euphorion, 5, 1898, p. 48 sq. ; M. Sommerfeld, « Das Strassburger Akademietheater um die Wende von der Renaissance zum Barock », Elsass.-Lothringisches Jahrbuch, 12, 1933, p. 109-134 ; H. Schaefer, Höfische Spuren im protestantischen Schuldrama um 1600. Caspar Brülow, Munich, 1935 ; G. Skopnik, Die Dramen von Caspar Brülow und J. B. Crusius, Berlin, 1935 ; G. Skopnik, Das Strassburger Schultheater. Sein Spielplan und seine Bühne, Francfort, 1935 ; G. Skopnik, « Das Strassburger Akademietheater und seine Übersetzungen lateinischer Dramen im 16. und 17. Jahrundert », Jahrbuch der Elsass-Lothringischen wissenschaftlichen Gesellschaft zu Strassburg, 9, 1936, p. 68-86 ; B. Ravicovitch, « Le dramaturge face à la société et au public dans le théâtre humaniste strasbourgeois ». J. Jacquot, Dramaturgie et société, XVIe-XVIIe siècle, Paris, 1968, I, p. 179-190 ; E. Weber, La musique mesurée à l’antique en Allemagne, Paris, 1974, I, 2, p. 554-560 ; B. Lafond, Caspar-Brülow (1585-1627) : Drama und Theater im Dienste des burgerlischenprotestantischen Humanismus, Strasbourg, 1979 ; B. Lafond, « Die religiöse Polemik im Moses von Caspar Brülow », Daphnis, 9, 1980, 4, p. 711-718 – Portrait : par J. von der Heyde, Dresde, Cabinet des Estampes.

Jean-Marie Valentin (1984)