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BRUCKER Jean Charles

Archiviste, (C) (★ Strasbourg 23.12.1816 † Strasbourg 23.3.1889).

Fils de Jean Brucker, postillon, et d’Anne Marie Blind. ∞ 1850 Adelheid Bronner de Landau. Après des études au petit Séminaire, il entra comme apprenti-typographe à l’imprimerie Berger-Levrault. Après sa tournée de compagnonnage en Suisse et dans l’Allemagne du Sud, il acheta, en association avec un de ses confrères, une petite imprimerie à Haguenau. Mais, ayant réussi, après des années d’efforts et de travail, à la faire prospérer, il se jeta avec fougue, lors de la Révolution de février 1848, dans le combat pour la défense de la République. Libéral et démocrate affiché, les idées avancées qu’il défendait dans la feuille d’Annonces Locales, par lui créée, lui firent rapidement perdre la clientèle qu’il avait su se gagner. Bientôt, le procureur de la République intenta au journal, non cautionné, un procès qui amena sa disparition, tandis que B. devait bientôt vendre à perte, l’établissement si bien développé par ses soins. Par la suite, Brucker s’occupa durant plusieurs années, d’entreprises de construction, tant à Strasbourg même, qu’à Wissembourg, jusqu’à ce que sa rencontre avec Alfred Schweighaeuser, archiviste de la ville de Strasbourg, fit prendre à son existence une direction toute nouvelle. Schweighaeuser en effet, l’engagea en 1858, en tant qu’archiviste-adjoint pour le seconder, et même le remplacer, son état de santé ne lui permettant pas une activité suivie. B. réussit si bien dans sa nouvelle tâche et montra tant de conscience, d’activité et de capacité, dans ses travaux gigantesques de classement et d’inventaires, que lors de la démission d’Alfred Schweighaeuser, le maire Humann, le 14.6.1866, le choisit pour lui succéder à la tête des Archives municipales. Le nouvel archiviste en chef poursuivit son œuvre avec opiniâtreté, faisant en particulier, réintégrer les archives, aux très nombreux documents abandonnés au Temple Neuf et surtout en transférant l’ensemble de son dépôt, des combles de l’Hôtel de Ville au rez-de-chaussée. De même, allait-il veiller sans relâche sur les archives au cours du siège de 1870, ne les quittant ni de jour, ni de nuit, et les faisant transporter dans les caveaux voûtés de la mairie lorsque les périls nés du bombardement furent à leur comble. Par la suite, il allait poursuivre sans se lasser ses travaux de classement, publiant successivement son répertoire des Archives de la Ville de Strasbourg antérieures à 1790 (1873) et surtout son œuvre principale, parue de 1878 à 1886 en 4 volumes, et intitulée, Inventaire sommaire des Archives Communales de la Ville de Strasbourg : Actes constitutifs et politiques de la Commune. Ce n’est qu’après la parution de cet inestimable instrument de travail pour tous les chercheurs qui tentent de ressusciter le passé et les institutions de notre cité, qu’il se consacra à des recherches personnelles qui aboutirent à la parution, en 1889, de son savant ouvrage consacré aux Strassburger Zunft und Polizei-Verordnungen des 14. und 15. Jahrhunderts, mais dont il ne vit plus l’aboutissement.

Journal d’Alsace du 26.3.1889 (Nécrologie par R. Reuss) ; Affiches de Strasbourg du 6.4.1889 (Nécrologie) ; G. Foessel, « Une controverse au sein d’un drame : le sauvetage des archives municipales de Strasbourg durant le siège de 1870. Mythe ou réalité ? », Saisons d’Alsace, 1971, 37, p. 79-88 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 1, 1909, p. 242-243.

Georges Foessel (1984)