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BRINIGHOFFEN (BRINNIGHOFFEN, BRÜNIGHOFEN etc…) (de)

Famille noble de Haute-Alsace qui a donné son nom à la localité de Brinighoffen rattachée en 1972 à Saint-Bernard. Citée à partir de la deuxième moitié du XIIIe siècle, la famille noble de Brinighoffen possédait des alleux dans la vallée de la Largue et détenait des fiefs de la maison d’Autriche dans l’ensemble du Sundgau. Ses membres apparaissent dans l’entourage des Habsbourg et figurent dans plusieurs établissements religieux de la région (Saint-Alban de Bâle, Enschingen, Feldbach etc…). Un certain Hamann (= Hennemann) de Brinighoffen fut tué en Lorraine en 1444, tandis que son parent Ruedin participa aux opérations contre les Suisses en 1468. À la fin du XVe siècle, la famille se divisa en deux branches, celle d’Hennemann, disparue en 1633 et celle de Ruedin, qui s’éteignit en 1751, dans la personne d’Otton-Louis de Brinighoffen Au XVIIIe siècle, le patrimoine familial passa aux mains des Gohr et des Berckheim.

 

1. Hennemann (de),

gentilhomme sundgovien, (C) (★ v. 1460 † Bourogne 10.10.1559). Fils de Conrad de Brinighoffen, et d’Élisabeth de Coeuve. ∞ I Marie de Vaudrey (1488) ; ∞ II Élisabeth de Trévilliers. Entré en possession de l’héritage de son père en 1470 — tout en étant encore mineur — Hennemann de Brinighoffen est le principal artisan de la puissance de sa famille. Sa carrière administrative oscilla entre les Wurtemberg et les Habsbourg. En 1482, il fut nommé lieutenant du bailli de Montbéliard Marc de La Pierre, ce qu’il resta pendant de longues années. En 1515, le plan de défense du Sundgau autrichien le plaça à la tête de la noblesse locale, en tant que capitaine. Du fait de son exceptionnelle longévité — il mourut sans doute centenaire — Hennemann de Brinighoffen consolida efficacement son patrimoine. Vers 1500, il entreprit la reconstruction du château de Brinighoffen et de la chapelle Sainte-Catherine qui en dépendait. En 1520, il hérita des biens de Richard d’Altenach et se retrouva possesseur de nouvelles maisons fortes, à Altenach et à Spechbach-le-Haut notamment ; dans cette dernière localité, il remit en état le Schloesslein (motte féodale). Cette concentration domaniale s’affirma encore plus en 1522/1524, lorsqu’il reçut du comte Guillaume de Furstenberg une des seigneuries de Bourogne, dont il construisit également le château et la chapelle Saint-Nicolas, où il fut inhumé.

 

2. Jean Georges (de),

gentilhomme sundgovien, (P) (★ avant 1563 † Montbéliard 9.5.1606). Fils de Jean-Georges de Brinighoffen († 1565). ∞ Marie de Brinighofen. Conseiller et maître d’hôtel du comte de Wurtemberg-Montbéliard, J.-G. de Brinighoffen est l’un des seuls vassaux de la maison d’Autriche à avoir adhéré au protestantisme. Par son mariage avec une cousine, il réunit les deux branches de la famille et détint simultanément les châteaux de Brinighoffen et de Bourogne. Vers 1593, il fit construire sur ses domaines une papeterie et un moulin dont les plans furent réalisés par le célèbre architecte wurtembergeois Heinrich Schickhardt. Son fils Frédéric-Jean de Brinighoffen († 1634) fut bailli d’Héricourt et de Châtelot.

Archives nationales, K 2331 ; Th. Walter, « Les sires de Brinighofen. Notice historique et généalogique sur une ancienne famille noble du Sundgau », Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1919, p. 31-74 (arbre généalogique) ; L. Herbelin, « Essai sur la famille noble de Brinighoffen et la coseigneurie de Bourogne », Revue d’Alsace, 1919, p. 302-324, 1920, p. 52-55 ; Ph. Mieg, « Quelques notes complémentaires sur les Brinighofen », Revue d’Alsace, 1930, p. 329-331 ; R. Bermon, « Histoire des nobles de Brinighoffen à Bourogne », Annuaire de la Société d’Histoire sundgovienne, 1980, p. 59-74 ; Ch. Wilsdorf, « Clan de guerriers contre moines. Un conflit à l’abbaye cistercienne de Lucelle au XIIIe siècle », Speculum historiale, p. 590-595 R. Oberlé et L. Sittler, Le Haut-Rhin. Dictionnaire des Communes, 1980, t.l, p. 230 et 1982, t. III, p. 1277-1280.

Georges Bischoff (1984)