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BRAUNER Jacques Joseph Xavier

Prêtre, (C) (★ Strasbourg 4.3.1892 † Strasbourg 2.6.1945).

Fils de Jacques Brauner, dentiste († 1923), et de Marie Joséphine Scharsch. Après les études secondaires au collège Saint-Étienne, il entra en 1913 au Grand Séminaire et fut ordonné prêtre le 25.7.1917. Son état de santé précaire ne lui permettant pas d’exercer le ministère sacerdotal, il continua d’étudier la philologie et l’histoire à l’Université de Strasbourg et fut reçu au « Staatsexamen » le 26.10.1919 avec un mémoire sur La Chronique strasbourgeoise de Jean-Jacques Walter pour les années 1649 à 1671. En 1920 il se perfectionna encore pendant un semestre dans les sciences auxiliaires de l’histoire à l’Université de Fribourg en Suisse. Le 1.10.1920 il fut engagé comme archiviste stagiaire aux Archives municipales pour continuer la publication de l’Urkundenbuch. Mais le 1.1.1922 l’évêque le nomma archiviste de l’évêché, fonction qu’il occupa jusqu’au 1.10.1928. À partir de cette date et jusqu’à la fin de l’année 1929 il remplit les fonctions de secrétaire de la commission d’art sacré. Le 1.1.1930 il succéda à Georges Delahache © à la tête des Archives et de la Bibliothèque municipale de Strasbourg. Accusé d’avoir touché des subventions de l’abbé Scherer ©, secrétaire général des catholiques allemands à l’étranger, pour des œuvres culturelles, il fut arrêté le 7.9.1939 et emprisonné à Nancy. Libéré par l’armée allemande son nom figure parmi le groupe des « Nanziger » qui durent signer une adresse à Hitler. Il reprit ses fonctions de directeur des Archives en été 1940. Il soutint avec succès une thèse de doctorat en théologie le 21.7.1943 à l’Université de Fribourg-en-Brisgau sur le sujet Katholische deutsche Kirchengesangbücher in Lothringen. Révoqué le 4.12.1944, il fut enfermé au Struthof et mourut le 1.6.1945 (d’après l’état-civil le 2.6) à la suite des sévices subis. Le contact avec de grands maîtres, notamment Marc Bloch ©, Fritz Kiener ©, Martin Spahn ©, Christian Pfister © et Mgr. Steffens, avait orienté Brauner vers les études historiques et plus particulièrement vers l’histoire ecclésiastique de l’Alsace. De 1925 à 1930 la direction du Mont Sainte-Odile lui avait confié la rédaction de l’Almanach Sainte-Odile. En 1926, Brauner fonda la Société d’histoire de l’Église d’Alsace et édita l’Archiv für Elsässische Kirchengeschichte, publication d’une haute tenue scientifique avec des contributions régulières des meilleurs spécialistes de l’histoire religieuse d’Alsace. Le seizième volume était sous presse lorsque Brauner mourut. Brauner était également membre du comité de la Société savante d’Alsace et de Lorraine et du comité de la Fédération des sociétés d’histoire d’Alsace. En tant que directeur des Archives et de la Bibliothèque il encouragea et stimula les chercheurs. Afin de mieux faire connaître les richesses du dépôt des Archives il publia en 1935 : Archives et Bibliothèque municipales, Bulletin n° 1. Son attitude a été jugée diversement, mais tous ceux qui l’ont connu et fréquenté ont été frappés par sa simplicité, sa droiture foncière et sa foi profonde. « Candeur et droiture firent de lui une victime d’une époque de violence sans rémission ».

Débats du Conseil municipal du 12.6.1939 p. 446-447 ; Curriculum vitae à la fin de sa thèse de doctorat (1943) ; Archives de l’Église d’Alsace, t. 22 (1955), p. 267-269 (avec liste de ses
publications) ; L. Kettenacker, Nationalsozialistische Volkstumpolitik im Elsass, Stuttgart, 1973 ; Chr. Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris, 1982, p. 749. Portrait aux archives municipales.

François-Joseph Fuchs (1984)