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BRAUN Robert Ferdinand Georges

Industriel, (C) (★ Oberhaslach 19.5.1921 † Oberhaslach 1.6.2000).

Fils de Ferdinand Braun, propriétaire de scierie, et de Marguerite Joséphine Pitiot (★ Mulhouse 20.4.1885). ∞ 12.7 ;1946 à Oberhaslach Léonie Fernande Muller ; 2 enfants. Braun succéda à l’âge de seize ans à son père décédé prématurément en 1937 à la tête de la vieille entreprise familiale créée à Oberhaslach en 1850 par son grand-père Ferdinand Braun. Il en devint directeur adjoint en 1947 et PDG en 1958. En trente ans, il fit de cette entreprise le plus important complexe industriel français de sciage de bois résineux (15 % de l’exploitation du massif vosgien en 1983), et l’un des plus performants d’Europe. Jusque dans les années 80, la Société Ferdinand Braun employait 260 personnes dans ses scieries de Heiligenberg, Gresswiller et Niederhaslach, ainsi que dans les raboteries de cette dernière commune. Il s’agissait là d’un ensemble unique en France autant par l’originalité de ses solutions techniques d’avant-garde que par la gamme de ses produits (850 articles différents). Robert Braun, PDG des établissements Ferdinand Braun et gérant des deux scieries en Meurthe-et-Moselle ainsi que du groupement forestier Bruche-Châtillon, était une personnalité de premier plan dans le monde du bois et comptait parmi les acteurs les plus significatifs de l’économie régionale. Il avait une conscience aiguë des intérêts du massif forestier alsacien et lorrain, plaidant sans relâche pour une organisation efficace, sur des bases industrielles, de l’amont à l’aval de la filière. C’est cette conviction qui le fit intervenir dans les années 80 pour le maintien et le développement de l’usine de pâte à papier Stracel (l’ancienne Cellulose de Strasbourg), dont la présidence lui avait été confiée. Robert Braun se battit, dès 1983, pour sauver l’unité menacée de fermeture et pour la redynamiser. La fabrication de la pâte à papier était, en effet, le débouché indispensable des produits de sciage dont Robert Braun était le chef de file. Il s’agissait en outre de sauvegarder des centaines d’emplois directs et indirects. Faisant preuve d’une grande pugnacité, le scieur parvint finalement à convaincre les pouvoirs publics de l’époque de faire confiance au papetier finlandais UPM-Kymmene. Sa ténacité s’avéra payante, puisque le groupe nordique fut agréé, après bien des péripéties politiques pour reprendre l’usine strasbourgeoise. Il investit massivement en construisant une nouvelle machine à papier journal, inaugurée en 1991. L’arrivée du groupe finlandais dans son capital renforça sa position en lui donnant une envergure européenne. Le repreneur finlandais s’engagea, en 1988, à maintenir dix ans durant l’ancienne unité de pâte chimique déficitaire, préservant quelque 150 emplois. Cet engagement fut tenu. Stracel jeta l’éponge en 1998, mais s’engagea en revanche dès l’année suivante dans un nouvel investissement de modernisation sur la machine de papier journal. Cette année fut également marquée par le changement de main de la scierie Ferdinand Braun. Vendue en 1989 par F. Braun à UPM, la société a pu revenir dans des mains régionales après son rachat par la scierie familiale Siat-Braun. Au plan régional, Robert Braun assuma de nombreuses responsabilités. Président de la Société de participation des scieurs et exploitants forestiers, du Syndicat régional des Scieurs et Exploitants Forestiers du Bas-Rhin, membre associé de la Chambre de Commerce et d’industrie de Strasbourg. Au plan national, il fut depuis 1972 président adjoint de la Fédération nationale du bois à Paris, administrateur du Centre technique du bois, conseiller du Commerce extérieur, conseiller de la Banque de France. Il eut également une stature européenne : il fut depuis 1980, président de l’Organisation européenne des scieries, et depuis 1982, expert au Comité consultatif des Communautés européennes à Bruxelles. Ces nombreuses responsabilités ne l’empêchèrent pas de conserver un enracinement local, puisqu’il fut maire de Niederhaslach de 1965 à 1989. Chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Ordre national du mérite.

Dernières Nouvelles d’Alsace des 3.1.1986 et 4.6.2000 ; Plaquette éditée par l’entreprise, Ferdinand Braun, UPM-Kymmene Timber.

François Uberfill (2004)