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BRAUN Louis Lucien

Prêtre, (C) (★ Haguenau 1.3.1886 † Strasbourg 19.12.1962).

Fils de Jean Braun, instituteur, et de Joséphine Ludvine Ritter. Passa sa jeunesse à Ensisheim où son père fut muté peu après sa naissance. Fit ses études secondaires au lycée de Mulhouse (1895-1899), puis au collège de Zillisheim (1899-1904). Entra au Grand Séminaire à Strasbourg et fut ordonné prêtre en 1909. Fut successivement nommé vicaire à Hœnheim (1909), assistant au collège de Zillisheim (1910), professeur d’enseignement religieux au lycée Kléber et au lycée de jeunes filles à Strasbourg (1913-1946) et, sous l’occupation, aux établissements de formation d’enseignants. Soutint brillamment une thèse sur ; Gratrys Theorie der religiösen Kenntniss (1913). Pendant la guerre1914-1918, il exerça aussi les fonctions d’aumônier militaire auprès des blessés en gare de Cronenbourg. Après la première guerre mondiale, aumônier de l’hospice Stéphanie à Strasbourg-Stockfeld et membre de la Commission des Affaires sociales de la ville de Strasbourg jusqu’en 1926. En 1927 il fonda la société savante d’Alsace et de Lorraine dont il devint le secrétaire général. La même année il fonda également l’association des professeurs de religion d’Alsace et de Lorraine. Il obtint de l’évêque la reconnaissance de l’association estudiantine « Alsatia ». Pour les lycéens il publia à partir de 1939 le Bulletin du cercle apologétique Alphonse Gratry. Pendant l’évacuation de Strasbourg de 1939 à 1940, il fut très actif comme aumônier aux deux lycées de Périgueux et à la paroisse du quartier Saint-Martin. De retour à Strasbourg, il prit courageusement position contre l’idéologie nazie, notamment en dénonçant l’activisme antireligieux dans les établissements scolaires. Il fut soutenu autant que possible par certains administrateurs en poste à Strasbourg, dont Heidelberg, ministre du Bade-Wurtemberg après la guerre. Il fut néanmoins mis à la retraite d’office le 14.4.1943. Après la Libération, il reprit ses fonctions d’aumônier de lycée pendant un an et remit sur pied la Société savante dont les activités avaient été interdites par l’occupant. Mais sa santé défaillante ne lui permit pas de continuer à en assurer le secrétariat. Après son départ en retraite en 1946, il fonda en 1950 la Fédération internationale de philatélie constructive ou FIPCO dont il assura la présidence de 1952 à 1953. Déjà membre de la société philatélique Union 1877, il fut élu membre de l’Académie philatélique mondiale Saint-Gabriel dont il devint un conseiller écouté, impressionnant par sa culture générale exceptionnelle. Officier de l’Instruction publique depuis le 13.12.1951, l’évêque le nomma chanoine honoraire en 1962, quelques mois avant sa mort. La vie de Braun fut celle d’un travailleur infatigable, d’un grand savant et d’un défenseur courageux de la vie culturelle régionale.

« Zur Soziologie des regionalen Geisteslebens », Jahrbuch der Elsass-Lothringischen wissenschaftlichen Gesellschaft, 1928, p. 11-27 ; Die Persönlichkeit Gottes. Auseinandersetzung mit Eduard von Hartmann, Colmar, 1929-31, 2 vol. ; Zehn Jahre Geschichte der Elsass-Lothringischen wiss. Gesellschaft, 1937, 51 p. ; Henri Bacher, ein elsässischer Graphiker, 1937 (en collab. avec A. Andres) ; Generalkatalog 1927-1937 der von der Els.-Lothr. wiss. Ges. zu Strassburg während ihres ersten Dezenniums hrsg. Schriften, 1938, 86 p. ; Bulletin du cercle apologétique Alphonse Gratry, 1939 ; Der Ets.-Loth. wiss. Gesellschaft letzte Jahre und Ende 1937-1945, Mulhouse, 1949, 24 p. ; Konstruktive Philatelie. Ein Beitrag zur philatelistischen Volkserziehung, 1949 ; Les jeunes et la philatélie, Bischwiller, 1950, 45 p. ; Raymond Lucien Klee 1907-1944. Hoffnung und Tragik im Ringen um ein neues Europa. Marienthal, 1954, 63 p. ; La philatélie constructive dans le cadre de la philatélie générale, 1955.

Dictionnaire national des contemporains, t. 3, 1939, p. 114 (avec portrait) ; Voix d’Alsace du 15.4.1956 ; Nouvel Alsacien du 29.2.1956 ; Ami du Peuple du 13.1.1963 (avec portrait) ; Almanach Sainte-Odile, 1964, p. 135-136 ; Diligence d’Alsace, 1977, p. 77-81 et témoignages d’élèves.

François-Joseph Fuchs