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BRAUER de

Famille (C) d’industriels et de militaires.

 

1. François Xavier Clément,

conseiller général (★ Rosheim 23.2.1781 † Rosheim 19.10.1846). Fils du comte Adolphe de Brauer qui se remaria, peu avant la Révolution, avec la veuve d’un officier, Marie Anne Gouvy, fille de Pierre Gouvy, propriétaire des Forges de Dilling en Sarre. Le père, Adolphe de Brauer, se mit au service de la République, fut colonel du 99e régiment d’Infanterie et fait prisonnier après la capitulation de la forteresse du Quesnoy. Il mourut en captivité à Pest, Hongrie, au début de 1794. François Xavier Clément fut confié à la famille Gouvy. Il y apprit le métier de maître de forges et ∞ 1801 Marie Anne Orbain, la fille d’un industriel de Bettingen. Par le deuxième traité de Paris en 1815, Bettingen fut rattaché à la Prusse rhénane. François de Brauer vendit alors ses biens et revint à Rosheim en 1818.

Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, fascicule n° 7, p. 590.

 

2. Léopold, 

général (★ forge de Bettingen, Sarre 16.1.1809 † Lunéville 20.12.1890). Fils de François Xavier Clément  de Brauer ©. Il demeura à Rosheim jusqu’en 1828 où il s’engagea et rejoignit l’École de cavalerie. Le début de sa carrière fut lent. En 1833, il fut nommé chef sous-maître de manège. Puis ce fut le départ pour l’Afrique du Nord comme maréchal des logis au 1er régiment de Chasseurs d’Afrique. Le 31.3.1836, il se distingua particulièrement lors du combat livré aux Kabyles au pied du mamelon de Mouzala durant l’expédition de Medeah. Il fut nommé sous-lieutenant en 1837. En novembre 1841, il fut cité à l’ordre de l’armée pour ses actes de bravoure pendant la campagne d’automne. Il fut ensuite affecté au 3e régiment de Spahis où il passa capitaine puis capitaine adjudant-major. En 1851, Léopold de Brauer revint en métropole comme chef d’escadron au 1er régiment de Carabiniers, puis il fut lieutenant-colonel en 1856 au 10e régiment de Cuirassiers ; enfin, en 1861, il fut colonel commandant le 3e régiment de Dragons. En 1868, L. de Brauer fut nommé général de brigade et commandant de la 2e brigade de la division de cavalerie du 3e corps d’armée à Lunéville. En 1870, on lui confia la 2e brigade de la 2e division de réserve de cavalerie de l’Armée du Rhin. Il s’agissait de la division Bonnemains dont la « charge à Reichshoffen » dans l’après-midi du 6.8.1870 entra dans la légende. Après la bataille, le général de Bonnemains se retira avec les débris de sa division, le 3e régiment de cuirassiers de la brigade de Brauer faisant l’arrière-garde. Le général de Brauer se battit encore à Sedan, où il fut fait prisonnier. À son retour de captivité en mars 1871, il demanda à prendre sa retraite. Au cimetière de Rosheim, sur le mur extérieur du caveau de famille, une plaque rappelle la mémoire du général L. de Brauer. Officier de la Légion d’honneur (1853), Commandeur de la Légion d’honneur (1864).

Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 67.

 

3. Joseph La Forge,

général (★ forge de Bettingen 25.4.1815 † Urcel, Aisne, 3.7.1887). Fils de François Xavier Clément  de Brauer ©. Frère de Léopold de Brauer ©. En 1831, il entra comme élève à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr d’où il sortit sous-lieutenant en avril 1835. Affecté au 54e régiment d’Infanterie de ligne. En octobre 1840, il servit comme lieutenant au 1er bataillon de Chasseurs à pied. D’avril 1843 à mai 1850, service en Afrique toujours dans les chasseurs à pied. Il se fit remarquer par son intrépidité à Isly le 14.8.1844 comme capitaine au 6e bataillon. Puis il fut capitaine adjudant-major du 8e bataillon, celui de Sidi-Brahim, avec lequel il monta un des premiers sur la brèche de Zaatcha et prit avec sa troupe une part importante à la prise de cette oasis. La même année, à l’attaque de Nahra, il monta à l’assaut en avant de tous et communiqua à ses chasseurs un élan qui lui valut les félicitations de Canrobert. Il gravit de nouveaux échelons. C’est comme colonel du 19e régiment d’Infanterie de ligne qu’il participa à la campagne d’Italie et fut promu officier de la Légion d’honneur. Avec son régiment, il fut ensuite en garnison à Rome de 1860 à 1865 pour assurer la protection des États pontificaux, dans le cadre de la politique italienne de Napoléon III. Tandis qu’il fut commandant supérieur à Civita-Vecchia, il obtint du pape Pie IX, par son action personnelle, pour l’église Saints-Pierre-et-Paul de Rosheim en cours de restauration, des reliques de ces apôtres, placées dans un reliquaire en argent massif et accompagnées d’indulgences en faveur des habitants de Rosheim. En 1868 J. de Brauer fut nommé général de brigade. Pendant la guerre de 1870, il fut commandant de la 1re brigade de la 4e division l’infanterie du 3e corps de l’Armée du Rhin. Au moment de la bataille de Borny, le 14.8.1870, la brigade de Brauer se distingua lors de la défense des hauteurs de Colombey ; le 18.8. elle se trouva à Saint-Privat ; le général de Brauer eut la charge de défendre le plateau de la ferme de Moscou. Pendant plus de huit heures, cette position fut soumise à un violent tir d’artillerie, comme on n’en avait pas connu depuis l’attaque de Malakoff. Le général de Brauer se promena au milieu de ses soldats, la tête haute, bravant les obus, encourageant ses hommes de la voix et du geste. Il fut complimenté par le maréchal Le Boeuf. J de Brauer fut fait prisonnier à Metz le 29.10.1870. Libéré le 19.3.1871, il se trouva en avril et mai 1871 à l’Armée de Versailles, commandant la 2e brigade de la 2e division d’infanterie du 5e Corps. Le 26.5.1871, il fut gravement blessé dans la région du cœur. À la fin 1872, il fut nommé général de division et occupa jusqu’à sa retraite, en 1880, alternativement des commandements de divisions d’infanterie et des fonctions d’inspecteur général de l’infanterie. Commandeur de la Légion d’honneur (1864), grand officier de la Légion d’honneur (1879).

Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 66-67.

Jean-Paul Bailliard (2004)