Commissaire des guerres, diplomate, (C) (★ Belfort 12.2.1765 † 1839).
Entra en janvier 1780 à l’École royale militaire de Paris. Adjudant-major en janvier 1790. Fut envoyé à Mulhouse, le 18.8.1793 par le Comité de Salut Public : officiellement pouf se renseigner sur les rapports commerciaux et négocier un traité d’abonnement imposant aux Mulhousiens le versement d’une somme annuelle équivalente aux charges qui pesaient sur leurs concurrents français, mais c’était aussi, secrètement, pour sonder les dispositions des Mulhousiens et s’occuper des moyens de préparer la réunion de Mulhouse à la France. Ch.-I.-P. Boutier de Catus séjourna à Mulhouse du 25.9. au 7.11.1793. En bon Jacobin, il s’efforça surtout d’incliner les Mulhousiens vers la réunion. La mission secrète – politique – échoua. La mission officielle – commerciale – se termina par un compromis, car au printemps de 1794, le Comité de Salut Public désavouait le projet d’annexion de Mulhouse, mais accordait le transit demandé par Mulhouse, tout en maintenant les 13 bureaux de douane qui entouraient la petite république. Dès le 22.10.1793 Boutier de Catus écrivait au ministre : « L’affaire est manquée pour le moment… mais je pense que vous jugerez comme moi qu’elle est immanquable dans peu de temps ». En effet, ce que Boutier de Catus avait prévu se réalisa : la ville de Mulhouse s’habitua à l’idée de la réunion à la France. Celle-ci, préparée par ce Belfortain, fut opérée 5 ans plus tard par le Colmarien J. U. Metzger ©. D’où l’intérêt des rapports officiels et secrets du dit Boutier de Catus.
Ch. Schmidt, Une conquête douanière : Mulhouse, 1912 ; J. Joachim, « C. I. P. Boutier de Catus (1765-1839), le premier négociateur de la réunion de Mulhouse à la France », Bulletin de la Société belfortaine d’émulation, n° 41, 1927, p. 107-142 ; Lucien-Graux, « Boutier de Catus, commissaire des guerres », Revue d’Alsace, t. 76, 1929, p. 297-351, 535-566, 658-683 et 784-797.
Anne-Catherine Stock (1984)