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BOURGEOIS Joseph Émile Robert

Général et sénateur, (★ Sainte-Marie-aux-Mines 21.2.1857 † Paris VIIe 10.11.1945).

Fils de Thomas Bourgeois. ∞ 29.9.1890 à Versailles Marguerite Dambrun, sans postérité. Après des études secondaires au collège libre de Colmar, transféré à La Chapelle en 1872, il entra à l’École polytechnique le 1.10.1876. Il passa par l’École d’application de Fontainebleau et en sortit dans l’artillerie le 1.10.1880. Il fit ensuite la campagne de Tunisie, puis suivit les cours de l’École supérieure de guerre, dont il sortit breveté d’état-major. Fin 1886, il fut détaché au Service géographique de l’armée. Il accomplit diverses missions topographiques et géodésiques, en Algérie (1887-1893), à Madagascar avec le corps expéditionnaire (1895-1896), en Équateur (1900-1901), en Crète (1906). De 1908 à 1928, il professa l’astronomie et la géodésie à l’École polytechnique. Promu colonel le 25.3.1909, il reçut la direction du service géographique de l’armée en novembre 1911. Général de brigade le 21.12.1912, il organisa pendant la Grande Guerre les groupes de canevas de tir, les sections d’observation terrestre aux armées et de repérage par le son. Général de division le 22.5.1915, il devint adjoint au sous-secrétaire d’État à la Guerre et directeur de l’artillerie au ministère. Directeur du Service géographique de l’armée de 1912 à 1919. Membre de la Société de physique (1900), correspondant du Bureau des longitudes (1901), il devint en 1907 vice-président de la Société de géographie qui lui décerna la même année sa grande médaille d’or. En 1917, il fut élu membre de l’Académie des Sciences. Il fut maire de Sainte-Marie-aux-Mines du 23.12.1919 au 7.7.1924, date à laquelle il démissionna par opposition à l’introduction des lois laïques en Alsace, que le conseil municipal avait votée en son absence. Il fut élu sénateur du Haut-Rhin en 1920, puis réélu en 1927, comme représentant de l’Union Populaire Républicaine. Membre de l’aile nationale de ce parti, il suscita de nombreux incidents par ses prises de position publiques nationales. Il témoigna contre l’abbé Haegy au procès Helsey-Haegy d’avril 1927, et fut exclu du parti le 1er juillet 1928. Il fut membre du Comité directeur de l’Action Populaire Nationale d’Alsace (APNA) à partir de 1930. Au Sénat il fut président des Comissions de l’armée, de l’air et de l’Algérie, et membre de la Commission des Affaires étrangères. Il devint vice-président de la Haute Assemblée le 11.1.1934. Auteur, en 1934, d’une proposition qui visait à soumettre l’établissement d’usines nouvelles dans les zones frontières fortifiées à l’autorisation gouvernementale, il ne put représenter sa candidature au Sénat en 1936. Croix de guerre 1914-1918, grand-croix de la Légion d’honneur le 8.7.1930.

État-civil de Sainte-Marie-aux-Mines et de Paris (VIIe) ; L. Hurault, « La vie et l’œuvre de Robert Bourgeois », dans Annuaire du bureau des longitudes, 1949 ; Dictionnaire de biographie française, VI, 1951, c. 1479-1480 ; Dictionnaire des parlementaires français, 1962, p. 722-723 ; Christian Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Strasbourg 1982.

Christian Baechler (1984)