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BOURG (du), Léonor Marie du Maine

Comte, maréchal de France, gouverneur de la province d’Alsace, (C) (★ 14.9.1655 † 15.1.1739).

Fils de Philippe du Maine, officier supérieur, et d’Éléonore de Damas, fille de Charles de Damas, marquis de Thianges, maréchal de camp, ∞ I 7.4.1675 Marie Le Goalès ; ∞ II 14.1.1729 à Strasbourg Marie Anne de Klinglin, veuve d’Antoine d’Andlau de Petit-Landau ©. À la mort du maréchal d’Huxelles, le roi donna le gouvernement d’Alsace et la lieutenance générale au maréchal du Bourg, le gouvernement de la ville de Strasbourg au maréchal de Berwick. Avec le maréchal du Bourg, le problème de l’autorité militaire dans la province et à Strasbourg prit une autre dimension. De 1707 à 1739, pendant plus de trente ans, il assura la permanence, la continuité et la plénitude de la fonction. Il commanda en Alsace pendant l’hiver 1707 par ordre du 31 octobre ; de même en 1709 par commission du 20 octobre. Lors de l’offensive des Impériaux, en 1709, envoyé par le maréchal d’Harcourt qui tint les lignes de la Lauter, le lieutenant général du Bourg ayant regroupé 6 000 hommes dans les garnisons d’Alsace, marcha droit sur Neubourg et battit à Rumersheim le comte de Mercy qui, violant le territoire de Bâle, avait envahi la Haute-Alsace (26 août). L’Alsace était sauvée ; le souvenir de ce fait d’armes, rendu possible par le service de renseignements de nos amis suisses, resta attaché au nom du comte du Bourg et fortifia son prestige. En novembre, il reçut le titre de commandant en second ; en mars 1712, le gouvernement de Belfort lui fut accordé ; il commanda en Alsace pendant l’hiver ; en 1713 il reçut le commandement en chef et, un peu plus tard, le gouvernement général de la province ; il y joignit les fonctions de gouverneur particulier de Strasbourg, le maréchal de Berwick étant à l’armée. Il touchait les 52 160 livres attachées à la charge de gouverneur général. A Strasbourg, il occupait l’hôtel des commandants en chef (actuel hôtel de Police), reconstruit par la ville, rue de la Nuée Bleue entre 1725 et 1731. Maréchal de France en 1724. Il possédait la confiance du Magistrat. En 1733, il passa le Rhin ; depuis les batteries de la citadelle et de l’île du Rhin, l’on battait la forteresse de Kehl qui se rendit le 29 octobre et ne fut restituée à l’Empire qu’en 1737 : ainsi pendant quatre ans avait été reformée l’unité Strasbourg-Kehl. Autre aspect et non le moindre de son activité, l’homme du monde, chef de la noblesse. Sur sa proposition, le roi accordait pensions et bénéfices aux officiers de la noblesse d’Alsace.

Sa correspondance est conservée à la bibliothèque de l’Arsenal à Paris. La Chesnaye des Bois et Badier, Dictionnaire de la noblesse 3e éd. t. 12, Paris 1868, p. 907 ; Grande encyclopédie, t. 7, p. 754-755 ; G. Livet, « L’autorité militaire à Strasbourg sous l’Ancien Régime : gouverneurs et commandants en chef de la province et de la ville », Revue historique des Armées, n° 3, 1981, p. 38-40.

Georges Livet (1984)