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BOUDHORS Pierre-Valentin

Architecte, ingénieur des Ponts et Chaussées de l’arrondissement de Wissembourg dès l’an VI (★ Strasbourg 23.2.1754 † après 1815).

Fils de Pierre Philippe Boudhors, originaire de Saint-Michel d’Halecourt en Picardie, successivement maître de mathématiques, inspecteur des Forêts et inspecteur des Ponts et Chaussées à Strasbourg, et de Marie Madeleine Gertrude Spitz, originaire d’Erstein ∞ I 8.5.1747 à Strasbourg Saint-Étienne. ∞ II 30.12.1777 à Strasbourg Saint-Étienne Gertrude Meng, fille de feu André M., menuisier. Apprentissage d’architecte aux chantiers de la ville, sous la direction de S. Werner ©, auprès duquel il fut nommé adjoint (sans appointements) le 22.2.1774, grâce à la protection du préteur royal Baron d’Autigny. Obtint immédiatement l’autorisation de partir pour Paris où il devint l’élève de Chalgrin et où il resta jusqu’en 1777. Collabora avec Pigalle à l’élaboration des plans pour l’installation du mausolée du maréchal de Saxe et fit quelques projets commandés sans doute par Baron d’Autigny, notamment pour un vauxhall destiné à la promenade du Contades et un théâtre pour la place Broglie, dessinés dans un style néo-classique très parisien proche de celui de son maître Chalgrin. Revint plusieurs fois à Strasbourg pendant cette période (juin-juillet 1775, mars et juin 1776). Nommé inspecteur des bâtiments de la ville de Strasbourg le 14.7.1777. Travailla de 1777 à 1780 à l’alignement du faubourg Blanc et de la place Dauphine et se heurta en 1782 aux architectes Pinot ©, et d’Ixnard © lors de la réalisation de ce projet. Auteur en 1778 de deux projets de corps de garde pour la Porte de Saverne et la Porte Blanche, ainsi que d’un projet de monument funéraire du maréchal du Bourg à Saint-Pierre-le-Jeune (détruit sous la Révolution). En 1780, dessina des projets pour la reconstruction du château de Saverne, fit les plans d’une caserne d’infanterie et de cavalerie au quartier Saint-Nicolas-aux-Ondes, qui furent réalisés. Vers la même époque, dessina plusieurs projets (non réalisés) dans le cadre de la reprise du plan général d’urbanisme, pour un nouvel hôtel de ville (sur l’actuelle place Gutenberg) et une halle aux blés à l’ouest de Saint-Pierre-le-Jeune. Fit construire en 1784-1785 les écuries pour la caserne du quartier Saint-Nicolas-aux-Ondes. En 1785, projets pour une halle aux blés, commandée par la ville de Zurich à laquelle il demanda des honoraires exorbitants. En 1788, fit construire sur ses plans la caserne des Ponts-Couverts, puis remit des projets (non réalisés) pour l’hôtel de la Noblesse commencé pour le Prétorat, rue Sainte Élisabeth. Démis de ses fonctions le 18.5.1789 à la suite de plusieurs irrégularités. Ingénieur des Ponts et Chaussées pour l’arrondissement de Wissembourg jusqu’en 1801, il fut alors réintégré dans sa charge. Fit à cette époque plusieurs projets non retenus pour la reconstruction du théâtre, notamment dans le bâtiment de l’Aubette dont la façade eût été transformée, sur le Marché-aux-Herbes et place Broglie, et resta mêlé à cette question jusqu’en 1810. À partir de 1803, plusieurs projets successifs pour une orangerie réalisée entre la fin de 1804 et 1807. Arc de triomphe pour l’entrée de Napoléon à Strasbourg le 22.1.1806. Fontaine d’alliance en face du palais impérial pour la venue de l’impératrice le 22.3.1810. Le 22.7.1810, destitution de Boudhors 1815, vaine tentative de Boudhors pour sa réintégration.

Son fils Pierre Charles Louis, colonel (★ Strasbourg 10.2.1787) commanda la place de Strasbourg de 1846 à sa retraite en 1852.

Source : Archives départementales du Bas-Rhin, 1 L, 1492.

E. Will, « Pierre-Valentin Boudhors, inspecteur des bâtiments de la ville de Strasbourg de 1777 à 1789 », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, t. XI, 1932, p. 165-206 ; E. Will, « La modernisation de Strasbourg sous Louis XVI », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, t. XII, 1933, p. 129-152 ; G. Levallet-Haug, « Histoire architecturale du théâtre de Strasbourg », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, t. XIV, 1935, p. 257-312 ; J.-D. Ludmann, « Le pavillon Joséphine de l’Orangerie de Strasbourg », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, t. XXII, 1979, p. 143-154; J.D. Ludmann, « La vie artistique et l’urbanisme au XVIIIe siècle », dans G. Livet. F. Rapp, Histoire de Strasbourg, Strasbourg, 1981, p. 488-492.

Jean-Daniel Ludmann (1984)