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BOTZHEIM (von) Johann Wilhelm

Jurisconsulte, (Pl) (★ Strasbourg 1550 † Brunswick 1599).

Fils de Bernhardt von Botzheim, jurisconsulte. ∞ Suzanne Zorn de Plobsheim. Une fille, Suzanna-Margaretha ∞ 1609 Sebastian Mueg von Boofzheim). Issu d’une famille noble de Moyenne Alsace fortement implantée dans le patriciat strasbourgeois, apparenté au chanoine de Constance Michel von Botzheim, correspondant d’Erasme, Johann-Wilhelm étudia vraisemblablement au Gymnase de sa ville natale et poursuivit ses études de droit à Tübingen (1568), Paris et Orléans (jusqu’en août 1572), Padoue (1573) et Bâle où il obtint son doctorat en octobre 1574. Sa carrière le conduisit au Reichskammergericht de Spire, en qualité d’assesseur avant d’entrer au service du comte palatin en qualité de juge aulique, Hofrichter, 29.9.1588 et de conseiller diplomatique. Procurateur de la nation germanique de l’Université d’Orléans entre le 1.4. et le 3.7.1572, il fut le témoin des massacres suscités par la Saint-Barthélemy sur les bords de la Loire et en donna une relation très complète, diffusée sans doute quelques mois plus tard par l’intermédiaire de réfugiés huguenots. Son texte, conservé sous la forme d’un manuscrit latin publié par Friedrich Ebeling en 1872, fut diffusé en France grâce à la traduction de Charles Read. Il est considéré comme l’un des meilleurs témoignages du temps. En effet, Johann-Wilhelm assista à l’ensemble des événements orléanais, du 25.8.1572 à la deuxième décade de septembre, et s’efforça de protéger ses coreligionnaires protestants aussi bien que ses compatriotes allemands contre un fanatisme catholique partagé par les bourgeois et les universitaires eux-mêmes. Ses descriptions en donnent la mesure véritable, sans rhétorique et sans la moindre complaisance à l’égard de qui que ce soit, y compris de ses propres amis contraints d’abjurer leur foi pour garder la vie sauve. Ainsi, à propos du professeur de pandectes, qui enrichit sa bibliothèque par le pillage des livres du riche Strasbourgeois Georg Obrecht ©, ou son collègue canoniste, qui fit main basse sur la garde-robe de son frère, Johann Bernhard von Botzheim. La découverte d’une correspondance de Hotman © dans les papiers du pasteur Beaumont (ultérieurement réfugié au Palatinat) vint accréditer la thèse d’un complot fomenté depuis l’étranger.

Th. Müller, Poème de circonstance à l’occasion du doctorat de J.-W. von Botzheim Et genere et eruditione vere nobilibus viris dominis loanni Vuilhelmo Botzheim argentinensi et D. Johanni Spiegelbergio Northeimensi de doctoralibus I. V. insignibus Basileae postridie calend. Nov. A° 1574 collatis gratuletur (exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, R 102 314) ; « La Saint-Barthélemy à Orléans racontée par Joh.-Wilh. de Botzheim, étudiant allemand, témoin oculaire », Bulletin de la Société d’histoire du protestantisme français, 1872, p. 245-291 ; B. Hertzog, Chronicon, notice livre 6; F. de Rougemont, « La famille de Botzheim », Bulletin de la Société d’histoire du protestantisme français, 1873, p. 287-288 ; G. Bischoff, « L’Alsace à l’avant-scène des Guerres de Religion. La Nouvelle Jérusalem, Eleuthéroville et les Schelmes », Actes du Colloque Pithou, Troyes, avril 2003. Paris, Champion, 2003.

Georges Bischoff (2004)