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BOSCH Fr. Joseph et Albert

Opticiens et inventeurs d’instruments de physique. Fr. Joseph, (★ Jüningen, Souabe, 1859 † 1929), Albert (★ Jüningen, Souabe † 6.1.1924). Ils sont issus d’une famille qui semblait posséder des aptitudes particulières pour la mécanique de précision. Les cousins Bosch avaient de solides connaissances théoriques et pratiques dans cette branche. Ils s’installèrent en 1888 à Strasbourg où, la concurrence était pratiquement inexistante pour créer un atelier de mécanique de précision pour instruments de physique et d’optique. Ils prirent contact avec l’Institut de physique dirigé par Fr. Kohlrausch et débutèrent en mettant au point des instruments pour travaux pratiques et travaux de thèses. Par la suite, de leur propre initiative, ils fabriquèrent une balance de précision dont le fléau n’est pas influencé par les variations de température. Mais, préférant la construction créative liée à la recherche scientifique à la fabrication industrielle de ces balances, ils construisirent ensuite des baromètres et thermomètres enregistreurs adaptés aux premiers ballons-sonde pour le centre alsacien de météorologie, des altimètres pour l’aviation, puis, vers la fin du siècle, des séismographes enregistrant des microséismes, ce qui leur valut la médaille d’or à l’exposition internationale de Paris ; puis le premier appareil de mesure de la tension artérielle ainsi que des appareils ophtalmologiques pour la recherche médicale au début du XXe siècle.

Parallèlement à cet atelier de mécanique, servant essentiellement à la réalisation de prototypes, dans le souci constant de servir la science, mais financièrement peu rentable, ils ouvrirent, pour subvenir aux besoins de l’entreprise, une lunetterie, car A. Bosch s’était également approprié de précieuses connaissances en optique de lunetterie. En 1893, parmi 30 représentants des métiers d’art, J. Bosch fut envoyé par le gouvernement allemand à l’exposition universelle de Chicago. En plus de nombreuses et précieuses suggestions, il revint à Strasbourg, conscient que l’optique des lunettes américaines était supérieure à l’européenne. Les sommités de la société strasbourgeoise firent bientôt partie de leur clientèle. Ce fut pendant la guerre que l’atelier de mécanique connut son maximum de prospérité, grâce à la fabrication de météorographes, théodolites, altimètres et autres instruments spéciaux pour l’armée allemande. Mais la fin de la guerre entraîna la liquidation totale de l’entreprise, ainsi que l’expulsion de la famille Bosch. J. Bosch réussit à recréer un atelier de mécanique à Hechingen, Allemagne du Sud, alors qu’A. Bosch, surmontant mal la destruction de l’œuvre de sa vie, mourut dès 1924.

W. Keil « Die Entwicklung der Firma J.A. Bosch, Strassburg, Ein Beitrag zur Geschichte der deutschen Präzisionsmechanik », Zeitschrift für Instrumentenkunde 47, p. 440-447, Berlin, 1927 ; Elsässer, des 5/6, III, 1929 (Beilage).

Violette Obrecht (1984)