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BORREL Amédée

Bactériologiste, directeur de l’Institut d’hygiène et de bactériologie de Strasbourg (★ Cazouls-lès-Béziers, Hérault, 1.8.1867 † Cazouls 14.9.1936).

Fils d’Émile Borrel, propriétaire, et de Marie Azaïs ; ∞ Camille Mathilde Figaret. Études à Montpellier, achevées par une licence ès sciences et en 1890 par une thèse médicale sur l’épithélioma, remarquée par Metchnikoff. Entré en 1892 dans le service de ce dernier à l’Institut Pasteur, il y étudia la formation du tubercule dans le poumon et le rein (Annales de l’Institut Pasteur, 1894 et 1895).

Devenu préparateur dans le service de Roux, il collabora aux travaux sur le microbe dans la péripneumonie des bovidés, sur le tétanos cérébral et sur l’immunité contre le tétanos ; il participa également aux études de Yersin sur le sérum antipesteux et à celles de Calmette. Associé à l’enseignement de Roux sur la microbiologie, il devint profeseur à l’Institut Pasteur en 1898. Parmi ses élèves, on peut citer notamment L. Nègre et P. Masson. Particulièrement intéressé par les problèmes du cancer à partir de 1904, il fut le créateur de la théorie virale en cancérologie, et publia de nombreuses études : Les théories parasitaires du cancer ; Epithélioses infectieuses et epithéliomas ; Etude expérimentale de la clavelée ; Acariens et cancer (avec Gastinel et Gorescu), etc. Pendant les deux dernières années de la Grande Guerre, il s’est occupé de la protection des troupes indigènes contre la tuberculose et la péripneumonie et a contribué au perfectionnement du masque protecteur contre les gaz de combat. Alors que son fils unique avait été tué en avion comme lieutenant d’artillerie-observateur au-dessus de la plaine d’Alsace, Borrel fut nommé en 1919 à la chaire de bactériologie de la Faculté de Strasbourg, où il dirigea en même temps l’Institut d’hygiène et de bactériologie, entouré de nouveaux élèves, dont L. Boez © et A. de Coulon. Sa conception virale du cancer est défendue par Oberling. Ses divers travaux portent sur tous les grands problèmes de la microbiologie, sur le traitement du cancer par le glycogène iodé et divers métaux, sur le cancer du goudron chez la souris, sur la technique des cultures cellulaires, sur le virus vaccinal dans la cornée du lapin, sur le virus claveleux dans l’épiploon, sur le tubercule, etc. En 1929, le prix du Prince Albert de Monaco lui fut décerné par l’Académie de médecine pour ses travaux sur le cancer. On lui doit aussi diverses inventions techniques (broyeur, p. ex.). Il s’est également distingué comme peintre et comme sculpteur (buste de Roux) et comme photographe. Ayant grandement contribué au renom de l’Institut Pasteur, Borrel fut nommé membre du conseil scientifique d’une maison qu’il a servie durant plus de quatre décennies. Il mourut dans son domaine de Montmajou, à Cazouls, commandeur de la Légion d’honneur.

Notices nécrol., Ann. Inst. Pasteur, t. 57, 1936, p. 337 ; J. Mugron, Presse Méd., 87, 1936, p. 1697 ; L. Nègre : « Le problème du cancer, un précurseur: Amédée Borrel », Biol. Méd., 1, 1957, p. 1 ; A. Delauney, L’Institut Pasteur, des origines à aujourd’hui, Paris, 1962, p. 127-129, 1.179, 234 ; Dictionnaire de biographie française, 7, col. 1115 ; communication de la mairie de Cazouls.

Théodore Vetter (1984)