Architecte, (C) (★ Solgne-les-Metz, Moselle, 6.12.1877 † Stuttgart 20.12.1956) et Karl Bonatz, architecte, (C) (★ Ribeauvillé 6.7.1882 † Berlin 25.9.1951).
Fils de Wilhelm Bonatz, employé des contributions (★ Blücher, Mecklembourg, 27.8.1845 et de Joséphine Funck (★ Luxembourg 3.8.1851). Paul et Karl Bonatz passèrent leur enfance à travers l’Alsace, au gré des nominations de leur père, petit fonctionnaire prussien muté en Alsace après 1871. La famille s’installa à Munster, Ribeauvillé, Haguenau puis Strasbourg. Promis à une carrière d’ingénieur, Paul Bonatz fut envoyé à la Technische Hochschule de Munich, où sa rencontre avec le maître Théodor Fischer lui fit choisir l’architecture. Après des études à la Technische Hochschule de Stuttgart, Paul Bonatz s’installa à Stuttgart et se fit remarquer dès 1899 par sa participation à de nombreux concours. Karl Bonatz suivit les mêmes traces que son frère et obtint son diplôme en 1904. Après avoir présenté différents projets pour la modernisation de Strasbourg, les frères Bonatz furent choisis par la ville et les Hospices Civils pour réaliser l’agrandissement de l’hôpital, qui dura de 1905 à1914. C’est ainsi qu’ils édifièrent successivement la clinique des maladies épidémiques (1906), les services techniques et généraux (1909), la clinique infantile (1910), la maternité (1911), la clinique neurologique (1912), la clinique médicale et chirurgicale B, la radiologie et les bains (1914) ainsi que le début de la clinique oto-rhino-laryngologique. Après la guerre, P. Bonatz acheva son ouvrage majeur, la gare de Stuttgart (1911-1928) et laissa un certain nombre d’autres œuvres de premier ordre, en plus de l’aménagement du Neckar et de nombreux travaux routiers. Durant le second conflit mondial, il rénova entièrement le centre d’Ankara et ne rentra en Allemagne que pour relever Stuttgart de ses ruines. À partir de 1927, K. Bonatz se fixera à Berlin où il mènera toute sa carrière. Préoccupé d’urbanisme, il y créa des quartiers nouveaux (Siemensstadt) mais fut mis à la retraite par les nazis en raison de ses sympathies social-démocrates. Après la guerre, il fut nommé Stadtbaudirektor et contribua à la renaissance de la ville.
Tout au long de leur carrière, les frères Bonatz ont laissé d’abondants travaux dans la presse spécialisée, ainsi que des œuvres strictement techniques. P. Bonatz a publié un livre de souvenirs : P. Bonatz, Leben und Bauen, Stuttgart, 1950. Karl Bonatz a été l’un des principaux animateurs de la revue d’architecture Neue Bauwelt, après la dernière guerre. « Zu den Architekturen von Prof. Paul Bonatz in Stuttgart », Der Profanbau, Leipzig, 3, 1911 ;… « Zu neueren Arbeiten von Paul Bonatz », Moderne Bauformen, Stuttgart, 1, 1919, p. 3-32 ; « Paul Bonatz », Wasmuth’s Monatshefte für Baukunst, 12, 1928, p. 1-17,145-152, 153-170 ; K. Bonatz, « Paul Bonatz », Neue Bauwelt, 49, 1948, p. 777-780 ; N. Bongartz, P. Dübbers, F. Werner Paul Bonatz 1877-1956, Stuttgart, 1977.
Denis Durand de Bousingen (1984)