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BOMMER René

Ingénieur, créateur d’entreprises au Chili. (★ Strasbourg 12.12.1920, vit principalement à Santiago du Chili).

Frère d’Alice Bommer ©. Ingénieur en électricité formé à Karlsruhe, spécialisé dans les questions d’électronique, il a été intégré d’office, dès sa sortie de l’École d’ingénieurs, dans des usines de guerre allemandes hautement spécialisées (situées dans la Forêt-Noire) ; dès la fin de 1944, il a été requis par la « Section Marine T » qui avait, pour les forces alliées, mission de mettre la main, entre autres, sur les circuits de production des équipements de détection et de parade de détection de sous-marins. Sa connaissance du réseau d’usines fut, dans ce contexte, précieuse pour les Alliés. La guerre n’était pas complètement terminée encore et il a connu sur le terrain quelques-uns des moments difficiles qui marquèrent la fin des hostilités. Très rapidement, il a été promu superviseur (au titre des Alliés) d’une usine à Constance qui produisait des systèmes anti-détection de sous-marins. En 1946, il est parti au Brésil où il a rejoint Jacques Ramet, l’officier qui avait commandé la « Section T Marine ». À Rio de Janeiro, il a immédiatement été engagé par la société américaine RCA Victor pour laquelle il a créé notamment des radios commerciales au fin fond de l’Amazonie, à Rio Branco (territoire d’Acre). Peu après, il s’est installé au Chili, où il a été chargé par la Standard Electric, une filiale d’ITT, de la construction d’émetteurs de radiodiffusion MO et FM (qui n’existaient guère jusque-là au Chili). En 1957, il a créé une première entreprise, l’International Electronic Engineering. (IEE). Avec sa société, il a assuré la représentation d’entreprises américaines et françaises. On ne peut que relever quelques exemples des très nombreuses opérations d’équipement et d’instrumentation qu’il effectua au long de décennies. En 1961, il a équipé des studios de cinéma chiliens (avec du matériel français). Il a fourni également l’équipement du laboratoire de télécommunications de l’université du Chili. En 1973, il a constitué une nouvelle société, la General Equipment (GE) qui remplaça l’IEE et, en 1974, il a créé encore une autre entreprise dans le domaine de la construction métallique (pylones et structures métalliques pour des stations radios). En 1975, il a équipé en communication VHF des mines de cuivre à 4-5000 mètres d’altitude. De 1975 à 1990, il a fourni les instrumentations nucléaires pour un réacteur expérimental. Une autre opération d’équipement l’a conduit an Antarctique, en 1979, lorsqu’il eut à fournir des installations ondes-courtes pour la base Frei. La carrière de René Bommer se poursuit encore aujourd’hui. C’est celle d’un pionnier exceptionnel qui est venu s’installer sur des terres parfois vierges (territoire d’Acre au Brésil par exemple) ou fort peu équipées. Son caractère entreprenant, son ingéniosité lui ont permis de faire face à toutes les situations. S’il est intervenu particulièrement dans le domaine le plus large de la communication, il a cependant touché à de larges secteurs d’activité, fabricant lui-même à ses débuts des équipements avec des surplus militaires américains ou créant une société pour fabriquer du matériel métallique qui faisait défaut, etc. Représentant de grandes sociétés américaines et françaises (notamment Air Liquide, Sagem), il a fait appel le plus souvent possible à du matériel français dont le haut niveau était largement reconnu. Outre quelques opérations qui ont été évoquées, il a aussi, dans les années 1980, fourni des locomotives à crémaillère pour la ligne Chili-Argentine passant par les cols andins, équipé en radars de surveillance maritime le détroit de Magellan, installé des bases téléphoniques sur l’Ile de Pâques et l’archipel Juan Fernandez (là, sur l’île Robinson Crusoë, il fallut, faute d’installations portuaires adéquates, utiliser un radeau de fortune pour assurer le convoyage des hommes et du matériel…). Ces dernières années et actuellement encore, il fournit des usines d’oxygène à l’industrie minière chilienne et à des aciéries brésiliennes.

François Petry (2007)