Skip to main content

BOLTZ Louis Michel

Architecte (★ Belfort 10.1.1816 † après 1870, pas à Colmar avant 1902, peut-être àBennwihr).

Fils de Joseph Alexandre Boltz, directeur de la poste aux lettres à Belfort, et de Marie Anne Sem. ∞ 19.2.1851 à Colmar Joséphine Julie Roblastre (★ Lignerolles, Suisse, 26.1.1827), fille d’un contrôleur des sels et d’une débitante de tabac. Élève d’Henri Labrouste, élève de l’École des Beaux-Arts jusqu’en 1843 ou 1844. Avant de retourner dans sa ville natale en 1844, il s’illustra par des réalisations dans la région parisienne (par exemple une maison à Champeaux, en Seine-et-Marne, en 1842) et en exposant au Salon des artistes français (1838-1843). En tant qu’architecte à Paris et élève aux Beaux-Arts, il cosigna avec Henri Regnault deux projets pour une nouvelle église à Altkirch dont un fut sélectionné le 15.4.1843 par le conseil municipal de cette ville. Il exerça ensuite quelques années à Belfort. En 1844, il dressa, entre autres, les plans du nouveau château Saglio et de ses dépendances à Sévenans (dont une serre qui suscita beaucoup l’intérêt) et d’une maison à Danjoutin. A la même époque, il se distingua grâce au chalet de la Flotterie, dans les Vosges, construction dite « à la Suisse », qui, à l’instar des réalisations précédemment évoquées, fut honorée d’une mention dans le Paris moderne, de Normand et qui, selon Hitchcock, faisait de lui un des introducteurs de ce style en France. De cette période belfortaine, on lui doit également le projet définitif de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption d’Altkirch, construite en style néo-roman à partir de 1845 (une des premières de ce style dans la région). Fin 1844, son projet pour le théâtre municipal de Colmar fut sélectionné et après des tergiversations, la construction de ce monumental édifice de style classique se déroula de 1846 à 1849. C’est à cette époque qu’il s’établit à Colmar. Dans cette ville, on lui doit également les halles du marché couvert (1863-1864). Ses autres réalisations les plus marquantes dans la région sont la très originale église protestante de Rothau (1863), où il sut habilement résoudre le problème de l’exiguïté du terrain disponible, et le musée du Donon (1869), affectant la forme d’un temple antique. Avec Charles Geiger, il fit un relevé de la célèbre mosaïque romaine découverte en 1848 à Bergheim (actuellement en partie exposée au musée Unterlinden), lithographié en 1850.

En 1870, toujours inscrit sur la liste des architectes agréés, il était installé à Bennwihr.

E. Ackermann, La gestion de l’urbanisme par la municipalité de Colmar, 1815-1870, mém. de maîtrise d’histoire, sous la dir. de F. Igersheim, Strasbourg, n.d., p. 93-94, 97-98, 124, 136-139, 145-147 ; C. Buchheit, F. Fritsch, O. Haegel, La haute vallée de la Bruche, Lyon, 2005, p. 9, 37, 50 ; L. Hautecœur, Histoire de l’architecture classique en France, t. 6, p. 321 ; H.-R. Hitchcock, Architecture nineteenth and twentieth centuries, Harmondsworth, Baltimore, Mitcham, 1958, p. 110 ; Le patrimoine des communes du Territoire de Belfort, Charenton-le-Pont, 1999 ; C. P. J. Normand, Paris moderne ou choix de maisons construites dans les nouveaux quartiers de la capitale et dans ses environs, 1837-1849, Paris, pl. 6-9, 23, 109, 128, 129 ; J.-M. Pérouse de Montclos, Le chalet à la Suisse. Fortune d’un modèle vernaculaire, Architectura, Zeitschrift für Geschichte der Baukunst, Berlin, 1987, p. 76-96 ; S. Plouin, La mosaïque de Bergheim à l’origine du musée Unterlinden, Bulletin de la Société Schongauer, 1993-1996, p. 78-103 ; Saur, Allgemeines Künstler-Lexikon. Die Bildenden Künstler aller Zeiten und Völker, Bd. 12, München, Leipzig, 1996, p. 427 ; M. Spitz, « Architecture à Colmar. Éloge d’un patrimoine oublié », Les Saisons d’Alsace, 1, hiver 1998-1999, p. 40-41 ; AMC 1M1, 3 et 4M2, 1 ; base de données Mérimée du ministère de la Culture
(www.culture.gouv.fr) ; dossiers en attente de versement sur cette base de données.

Emmanuel Fritsch (2007)