Commissaire de la République en Alsace, (★ Dunkerque 13.11.1890 où son père était organiste à l’église Saint-Éloi † 18.5.1978). É. Bollaert se dirigea, dès l’achèvement de ses études, vers la carrière préfectorale, occupant successivement des postes de chef de cabinet de préfet, de sous-préfet et de préfet. Sa rencontre avec Édouard Herriot et sa longue collaboration avec lui le conduisirent à des postes de plus en plus importants —notamment celui de directeur du cabinet du président du Conseil, sous les gouvernements Herriot en 1924 et 1932 et de préfet du Rhône de 1934 à 1940. Sa participation active à la résistance durant l’occupation et ses fonctions de commissaire du gouvernement près le Conseil National de la Résistance, son arrestation par la Gestapo et sa déportation au camp de Bergen-Belsen lui valurent, après la guerre 1939-1945, la nomination au poste de commissaire de la République en Alsace. Succédant à Charles Blondel en juin 1945, il fit preuve dans ses fonctions d’habileté et de doigté, évitant les excès dûs à la libération et renouant en Alsace avec l’administration française traditionnelle. Lors de la suppression des commissariats de la République, il obtint un mandat de conseiller de la République (sénateur), avant d’être appelé en 1947 en Indochine avec le grade de haut-commissaire de France. Son proconsulat en Indochine, au moment où la présence française était contestée par une opposition à la fois nationaliste et communiste et où l’opinion était sollicitée par diverses « affaires » — celle dite « des piastres » notamment —, prit fin en 1948. É. Bollaert termina sa longue carrière en occupant les postes les plus honorifiques dans la hiérarchie préfectorale, les fonctions de président d’honneur de l’Association du corps préfectoral et des hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et celles d’administrateur de nombreuses sociétés industrielles.
Maurice A. Oster (1984)
