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BOECLER Jean

Docteur en philosophie et en médecine, professeur de botanique, chimie et matière médicale, (P) (★ Stockholm, 11.10.1651 † Strasbourg 19.4.1701).

Fils de Jean-Henri Boecler ©. ∞ 21.7.1675 Catherine Kuntzmann ; 14 enfants. Après ses études au Gymnase et son inscription à l’Université (17.11.1666) il devint l’élève de J. Thomasius (droit public) et de Carpzow (droit civil) à Leipzig. À son retour à Strasbourg, il s’orienta vers la médecine et présenta en 1673 une dissertation inaugurale De vomitu. Au cours d’un voyage d’études complémentaires, il se perfectionna d’abord à Padoue en anatomie et en chirurgie, puis en Allemagne, où il étudia notamment la chirurgie chez Bilger à Kempten. Rappelé à Strasbourg par son père en 1675, il fut reçu docteur le 20 mai, et se consacra à la médecine praticienne. Élevé à la dignité de comte palatin, il devint professeur de chimie et de matière médicale en 1685. Au cours de sa carrière, il occupa trois fois le rectorat et onze fois le décanat. En 1688, le poste de médecin physicien ordinaire du territoire de Strasbourg (Barr, Marlenheim et Wasselonne), nouvellement créé et doté de 600, puis de 1 000 livres d’appointement, lui fut confié. Le prêteur royal Klinglin dénonça cette création qu’il estimait injustifiée et de complaisance, avec de surcroît une rémunération qu’il estimait trop forte. La charge sera supprimée à la mort de Boecler. En 1690 il s’intéressait également à l’exploitation des mines de soufre, de vitriol, de vif argent et de salpêtre de Basse Alsace et était lié à cet effet par contrat avec le banquier Dietrich pour le partage des bénéfices. Les deux associés s’étaient accordés avec quelques seigneurs territoriaux et avaient demandé à la cour les privilèges nécessaires pour une exploitation en Lorraine et en Alsace depuis Sainte-Marie-aux-Mines jusqu’au nord de Landau, Boecler assurant que « les mines de soufre et de vitriol qu’il a découvertes suffiront à fournir l’Alsace pour plus d’un siècle ». Inscrit à la tribu des tailleurs, il en devint échevin en 1685.

M. Sebitz, Progr. funèbre, Strasbourg, 1701 – Placard. Archives municipales de Strasbourg/Archives du Chapitre de Saint-Thomas 446, n° 41. Sur les démélés à propos du poste de médecin physicien des territoires strasbourgeois, cf. G. Livet, L’intendance d’Alsace sous Louis XIV, 1956, p. 796. De même pour ses activités minières, ibid. p. 850-851 ; Œuvres dans Jöcher, Gelehrtenlexikon, I ; cf. aussi Kestner, Med. Gel. Lex. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, t. 1, Rixheim, 1909, p. 183 ; Le Minor, « Les Boecler, une dynastie de médecins et universitaires Strasbourgeois (XVII-XVIIIe siècle) », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 64, 1983, avec portrait, p. 166.

Marcel Thomann et Théodore Vetter (1984)