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BLEICHER Marie Gustave

Botaniste et médecin, (C) (★ Colmar 16.12.1838 † Nancy 8.6.1901 ).

Fils de Jean Baptiste Bleicher, maître d’œuvres, architecte, et de Louise Eugénie Bona. ∞ 2.1.1877 à Colmar Marie Philomène Eugénie Richart, (C) (★ Ammerschwihr 11.6.1837 † 27.12.1916), fille de François Xavier Richart, notaire, et de Marie Madeleine Rollat. En 1869, fut nommé répétiteur d’histoire naturelle à l’école de Santé de Strasbourg. Après 1870, il suivit l’école de Strasbourg à Montpellier et y soutint sa thèse de doctorat ès sciences. En octobre 1872, il fut chargé de diverses missions d’études en Algérie, et en 1875 le gouvernement l’adjoignit à l’ambassade envoyée auprès de l’empereur du Maroc, avec le titre de médecin naturaliste. L’année suivante, 1876, il obtint la chaire d’histoire naturelle à l’école supérieure de Pharmacie de Nancy. Il quitta définitivement le service en 1884 pour se consacrer entièrement au professorat. Docteur en médecine et ès sciences, il fut élu à l’Académie de médecine en 1895, pour la section de physique et de chimie médicale, et entra au conseil supérieur de l’Instruction publique pour les écoles de pharmacie. En novembre 1900, G. Bleicher fut nommé directeur de l’école supérieure de Pharmacie de Nancy. Il mourut assassiné par un pharmacien nancéien dans son bureau de l’E.S.P. Chevalier de la Légion d’honneur.

L’activité de Bleicher qui contribua à la création du Musée d’histoire naturelle de Colmar, embrassait tout le cycle des sciences naturelles, médecine, pharmacie, hygiène, anthropologie, archéologie préhistorique, botanique, minéralogie. Découverte du carbonifère marin qui par ses relations avec les terrains voisins, permit de fixer exactement l’âge des couches dont l’attribution était jusqu’alors douteuse. Dans sa thèse soutenue pour le titre de docteur ès sciences naturelles, Bleicher s’appliqua à faire prévaloir deux doctrines géologiques qui n’avaient alors que peu d’adeptes et qui, depuis 1903, sont admises par tous les savants :

1) l’origine des montagnes, qu’il attribue à des cassures linéaires ou failles avec les dislocations et les affaissements qu’elles déterminent.

2) la dénudation : phénomène d’une puissance extraordinaire qui sous l’influence des eaux atmosphériques ont enlevé aux sommets des montagnes une épaisseur considérable de terrain, transporté dans les plaines environnantes pour y former des assises de sédimentation qui recouvrent une grande partie de la surface terrestre. Le jury de l’Exposition universelle de Paris lui décerna en 1878 une médaille d’argent pour l’ensemble de ses travaux de zoologie, botanique, géologie et géographie.

Il a publié dans de nombreuses revues scientifiques. Ouvrages : Essai sur les temps préhistoriques en Alsace, Paris, 1878 ; Recherches sur le terrain tertiaire d’Alsace et du territoire de Belfort, Colmar, 1883 ; Études comparée des temps préhistoriques de l’Alsace et de la Lorraine (avec planches), Colmar, 1885 ; Guide du géologue en Lorraine, Meurthe et Moselle, Vosges, Meuse, Paris, Nancy, 1887 ; Les Vosges, le sot, les habitants, Paris, 1890 ; Matériaux pour une étude préhistorique de l’Alsace, en collaboration avec le docteur Faudel, Colmar, 1894 ; Guide pour les recherches archéologiques dans l’Est de la France, avec J. Beaupré, 1896.

Notice nécrologique par J.C.F. Guyon, Bulletin de l’Académie de Médecine, 1901, t. 45, p. 683-684 et dans Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar, 1901, p. 161-199, avec portrait ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, t. 1, Rixheim, 1909, p. 170-172 ; Dictionnaire de biographie française VI, 1952, col. 663-664.

Anne-Catherine Stock (1984)