Maître des requêtes et ancien conseiller au Parlement de Paris, (★ Paris 11.4.1716 † Paris 7.5.1778).
Fils d’un conseiller au Parlement de Paris. ∞ 16.4.1755 à Paris Jacqueline de Flesselles (* 1736 † 1794), fille de Jacques de Flesselles, banquier intéressé dans les affaires du Roi, secrétaire du roi. Cette union eut son importance dans un poste aussi dispendieux que celui de Strasbourg. Il fut nommé intendant de la Rochelle en 1749, puis du Hainaut en 1754, d’Alsace le 4.11.1764. Son intendance correspond à une de ces périodes de reconstruction, qu’à chaque période de paix un peu longue, a connues l’Alsace. Placée sous l’énergique volonté de Choiseul, ignorant les troubles issus des résistances et révoltes parlementaires comme elle a ignoré les inquiétudes jansénistes, la province s’efforce, dans la paix, de recouvrer une certaine prospérité. La ville de Strasbourg veut maintenir son commerce. Cette volonté obstinée d’essor économique, à un moment où se développent les manifestations de l’esprit des Lumières, et d’un urbanisme inscrivant dans la ville une tendance affirmée de modernisation, sous-tend l’action de l’intendant. Des points lumineux apparaissent avec le passage de Rousseau en 1765, celui de Goethe en 1770, des points sombres avec l’expulsion des Jésuites et la crise des subsistances en 1770. Dans l’ensemble le bilan est positif. C’est l’époque où Choiseul lança à Strasbourg le plan Blondel © (1765). L’intendant n’eut pas à s’en préoccuper à la différence du Magistrat et du préteur royal. Installé dans l’hôtel prétorial, obtenu par échange, en 1752, il participa en témoin à la réception de la dauphine Marie- Antoinette le 7.5.1770. A l’issue de la cérémonie de la « remise », il est présenté à la dauphine aux côtés du maréchal de Contades, commandant des troupes, du marquis de Voguë, lieutenant-général commandant en second, et du préteur royal. Comme pour le voyage de Louis XV, il se préoccupa en dehors de Strasbourg, des routes et de la sécurité. Il s’agit d’une véritable « mobilisation » des chevaux existants dont la répartition est prévue entre les bailliages situés le long de la route de Saverne par Willgotheim. L’intendant s’est retiré d’Alsace en 1777. Lui succède Antoine Chaumont de la Galaizière.
M. Antoine, Le gouvernement et l’administration sous Louis XV, dictionnaire biographique, Paris, 1978, p. 41 ; G. Livet et Fr. Rapp, Histoire de Strasbourg, t. 3, 1983, p. 334-335.
Georges Livet (1984)
