Maire de Hohatzenheim, (★ ? † Hohatzenheim 6.1.1794).
Maire de Hohatzenheim de 1787 à 1792. Défenseur des prêtres. Nicolas Schmitt lui succéda dans la fonction de maire, mais comme Blaess il ne fit pas preuve de suffisamment de « patriotisme » et fut remplacé dès le mois d’août 1792 par Antoine Lobstein. Ce dernier accusa ses prédécesseurs d’avoir caché le mobilier du curé Ohlmann, « disparu ». À la suite de quoi le curé ne put se sauver que par une fuite rapide au-delà du Rhin. N. Blaess sauva sa vie de la même manière. Mais lorsque les Impériaux prirent la ligne de Wissembourg le 13.10.1793, de nombreux réfugiés se crurent en sûreté et revinrent chez eux. Le 27.11.1793 Blaess fut interrogé à Hohatzenheim par la « commission » secrète de l’armée du Rhin dont le président était Euloge Schneider. D’après une tradition orale Euloge Schneider serait allé déjeuner avec N. Blaess et après le repas lui aurait dit : « Maintenant, je dois te couper la tête ». Le 2.1.1794, Blaess fut présenté devant la justice et condamné à mort en tant qu’ennemi de la République. Sur sa tombe, au cimetière de Hohatzenheim, sont inscrits ces mots : « Ici repose Nicolas Blaess, guillotiné par Euloge Schneider en 1794, sous le règne de la Terreur. Schneider, cette âme de boue (schmutzige Seele ou Dreckseele) fit mourir innocents un grand nombre d’honnêtes hommes de la Basse-Alsace ».
Heimat, mars 1931 ; « Ein Opfer der Schreckenszeit in Hohatzenheim », Elsässer, 23.2.1931.
Anne-Catherine Stock (1984)