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BILGER Camille

Syndicaliste et homme politique, (C) (★ Mulhouse 17.10.1879 † Soultz 2.3.1947).

Fils d’Ursule Bilger, tisseuse. ∞ Marie Eugénie Schmitt. Ouvrier tisserand à Waldighoffen et à Roppentzwiller (1893-1906), participa avec Franz Fischer © à la création des premiers groupes de la Fédération centrale des ouvriers textiles chrétiens d’Allemagne en Alsace à partir de 1902. En 1906, après un stage de formation à München-Gladbach, il devint Arbeitersekretär à Mulhouse et dirigeant du Syndicat chrétien du textile d’AIsace-Lorraine. Membre du Centre Alsacien-Lorrain, il fut conseiller municipal de Mulhouse de 1914 à 1918. En février 1919, à la suite de la rupture des liens avec la Centrale syndicale chrétienne de Rhénanie, il participa à la fondation de la Fédération des Syndicats indépendants d’Alsace et de Lorraine (U.G.B.) qu’il présida jusqu’en 1940, de même que le Syndicat indépendant des mineurs du Haut-Rhin. Il fut également de 1919 à 1936 le président de l’Union régionale des Syndicats chrétiens d’Alsace et de Lorraine. Ces syndicats prirent une part active à la fondation de la Confédération française des travailleurs chrétiens (C.F.T.C.) en novembre 1919. Membre du Comité directeur de l’Union populaire républicaine (U.P.R.) de 1919 à 1936, il fut désigné comme représentant des ouvriers sur la liste du Bloc national, lors des élections législatives de 1919 malgré son ignorance de la langue française. Élu député du Haut-Rhin, il s’inscrivit au groupe de l’Entente républicaine démocratique. Réélu en 1924, il fit partie du Groupe des Démocrates. En 1928 et 1932, il fut élu député de la circonscription de Guebwiller. Inscrit au groupe des Démocrates populaires en 1928, il adhèra au groupe des Républicains du Centre en 1932. Il ne se présenta pas aux élections législatives de 1936 pour des raisons d’ordre personnel. Initié au français par Michel Walter ©, il intervint à la Chambre sur les problèmes d’Alsace et de Lorraine et sur les questions sociales. En octobre 1925, il interpella le gouvernement sur l’interdiction de la vente de la Zukunft dans les gares ; en 1926, il prit publiquement position pour l’autonomisme, mais renonça à signer le manifeste du Heimatbund ; en 1928, il protesta contre le procès de Colmar. En 1930, il fut battu à l’élection cantonale de Rouffach par un candidat soutenu par I A.P.N.A. Il fit un voyage à Vichy à l’automne de 1940, mais resta en Alsace pendant l’occupation. À la libération, il fut désigné par la C.F.D.C. comme membre de la commission nationale de reconstitution (et d’épuration) des organisations syndicales. Le 7.9.1946, il fut élu président d’honneur de l’Union régionale des syndicats chrétiens. Depuis 1945, il était gérant de la succursale de Guebwiller du Nouveau Rhin Français.

Œuvres : « Der Unabh. Gewerkschaftsbund » (Vorträge des zweiten christl.-sozialen Ferienkursus, Strasb., 1921 ; « Dr. Haegy und die christliche Arbeiterbewegung im Elsass (Im Dienst der Kirche und des Volkes) », Festschrift (…) Haegy, Colmar, 1930, p. 432-433).

Honneur et patrie 14.3.1947 ; Dictionnaire des parlementaires t. II ; Cinquante Années de Syndicalisme chrétien en Alsace et Lorraine, 1952 ; Ch. Baechler, Le parti catholique alsacien, 1982.

Christian Baechler et Léon Strauss (1983)