Conseiller général (★ Mulhouse 18.10.1924).
Fils d’Eugène Bihry, ancien conseiller municipal de Mulhouse, et d’Odile Dillmann. 25.2.1949 à Mulhouse Suzanne Knapp, secrétaire auprès du chef du contentieux des MDPA ; 2 filles. Études primaires à l’école des Frères de Mulhouse (1930-1935), secondaires au collège de Zillisheim (1935-1940) puis au Gymnasium Leo Schlageter de Mulhouse (1940-1942). Abitur latin grec. Incorporé dans le Reichsarbeitsdienst (RAD) en octobre 1942. Afin d’échapper à une incorporation dans la Wehrmacht dès le printemps 1943, il a feint d’opter pour une carrière militaire dans la Luftwaffe. Il a dû suivre les cours de la Faculté de médecine de Fribourg avec le statut d’aspirant officier (Fänrich). Au mois de juin 1943, l’abbé Henri Marschall, chef de la filière « Rail » organisa à Saint-Louis son évasion en Suisse dans un train de marchandises pour l’armée allemande stationnée en Italie et passant par la Suisse. Un cheminot suisse lui permit de réussir son évasion à Muttenz. La justice militaire allemande le condamna à mort pour Hochverrat (haute trahison) et ses parents furent déportés au camp de Trebenitz (Silésie). Comme tous les autres Alsaciens évadés, il a été mis dans un camp de travail en Suisse. Les activités du commandant Georges (consulat de Bâle), du comte Jean de Leusse (consulat de Lugano) et du prieur, le R.P. Keller, O.P., ont permis d’organiser la sortie des Alsaciens retenus en Suisse au mois de septembre 1944 après avoir monté le Groupe mobile d’Alsace (G.M.A.). Ayant reçu un ordre de mobilisation émanant du Consulat Général de France à Genève, ils ont été regroupés à la Chaux-de-Fonds (Suisse). Conduits au camp militaire du Valdahon par des GMC (camions) de la Première Armée Française, ils ont été équipés et ont formé une demi-brigade de chasseurs à pied (2000 hommes) intégrée dans cette armée avec l’appellation Groupe Mobile d’Alsace (GMA), sous les ordres du commandant Georges. Alphonse Bihry a participé, avec ses camarades, à la libération de l’Alsace du Sud. Il a été démobilisé et a pu retrouver ses parents revenus de Silésie. Instituteur à l’institut Don Bosco de Landser (1945-1946). Est entré le 15.2.1946 dans l’administration de l’Enregistrement et des Domaines. Il a préparé par correspondance la licence en droit et a obtenu le diplôme de la faculté de Droit de Nancy en 1947. A été nommé inspecteur-adjoint chargé du poste de Giromagny (Territoire de Belfort) en 1948. Inspecteur de l’enregistrement et des Domaines à Barr en 1954, à Mulhouse en 1962. Chef du Centre des impôts de Mulhouse en 1964. Inspecteur central des Domaines, commissaire du gouvernement auprès de la juridiction de l’expropriation pour le Haut-Rhin. Retraite en 1985. Cofondateur en 1956 de l’APEPA (Association des parents d’élèves de l’enseignement public en Alsace) avec Marcel Rudloff ©. Conseiller municipal de Mulhouse de 1965 à 1977. Il a présidé la commission des Finances et du Plan de 1971 à 1977. A été élu au second tour des élections cantonales du 14.3.1976. Il a battu Othon Faller dans le canton de Mulhouse-Ouest. Il a siégé au conseil général du Haut-Rhin jusqu’en 1982 et présidé la commission des affaires sanitaires et sociales. Son évasion ou désertion de la Wehrmacht provoqua la déportation de ses parents en Haute-Silésie et sa propre condamnation à mort par contumace par le Luftgaugericht de Munich. Officier de l’ordre national du Mérite (1988). Chevalier des Palmes académiques (1980); médaille des Évadés, médaille du Réfractaire. Croix de Guerre 1939-1945.
A. Bihry, Histoire d’une évasion dans l’au-delà, Histoire du groupe mobile d’Alsace (50e anniversaire), Riedisheim, 1994, p. 31-39 ; Dernières Nouvelles du lundi 15.3.1976.
Jean-Pierre Kintz (2004)
BIHRY Alphonse Gérard (complément)
Chevalier de la légion d’honneur. † 2.2.2016. Dernières Nouvelles d’Alsace, 5.2.2016
Philippe Legin (oct. 2016)