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BIGOT de MOROGUES Marie Catherine Salomé, née KIENE

Célèbre pianiste et compositeur, (★ Colmar 3.3.1786 † Paris 16.9.1820).

Parents musiciens, descendants d’un aubergiste de Rouffach et du vigneron Leyer de Colmar. En 1791, les parents Kiene s’installèrent à Neuchâtel en Suisse. Marie travailla le piano avec sa mère, ∞ 9.7.1804 Paul Bigot de Morogues, un Breton, qui venait d’être nommé bibliothécaire du comte Razumowski à Vienne, connu par les quatuors que lui dédia Beethoven. À Vienne le talent de pianiste de Marie fut apprécié de Haydn, de Salieri et de Beethoven qui l’admira et lui offrira le manuscrit autographe de sa sonate opus 57, qu’elle rapportera en France et qui se trouve maintenant au Conservatoire de Paris. Marie donna des concerts à l’Augarten et à la Redoute. En 1809, les Bigot de Morogues s’établirent à Paris. M. Bigot de Morogues joua en trio avec le violoniste Baillot et le violoncelliste de Lamare. Elle étudia la composition et l’harmonie avec Cherubini au Conservatoire de Paris. Demeurée seule – son mari interprète à la Grande Armée étant prisonnier des Russes -, elle dut donner des leçons pour vivre. Épuisée, malade de la poitrine, elle mourut très jeune. Elle eut comme élève Félix Mendelssohn. Fétis plaçait l’artiste colmarienne au rang des virtuoses célèbres : Clémenti, Dussek, Cramer. Tous les ouvrages consacrés à Beethoven et notamment ceux de Ludwig, d’Herriot, des Sterba, citent Marie Bigot, amie de Beethoven. Elle composa pour le piano : Andante varié, Vienne ; Étude pour le piano, Livre 1, Paris ; Sonate pour le pianoforte ; Artaria et com, Wien, dédié à la reine de Prusse.

 

F.J. Fétis, Biographie universelle des musiciens, 1, Paris 1860, p. 413, Revue Alsacienne, 1880-1881, p. 29 ; L’Écho artistique d’Alsace, 12 et 19. 7. 1885, 2.8.1885 ; Krumholtz : « Une Colmarienne oubliée : Marie Bigot de Morogues » , Vie en Alsace, 1929, p. 127-134 ; C. Libolt, « Marie Bigot, une amie alsacienne de Beethoven », Almanach de l’Alsace, 1953, p. 99-102 ; E. Knosp, « Marie Bigot de Morogues », Les Ménétriers de Notre-Dame, sept. 1956 ; H. Riemann, Musiklexikon, 1, 1959, p. 165 ; R. Perreau : « Une grande pianiste colmarienne : Marie Kiene, épouse Bigot de Morogues », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1962, p. 59-67 ; A. Palm, « La connaissance de l’œuvre de J. S. Bach en France à l’époque romantique », Revue de Musicologie, 52,1966 ; p. 89-91 ; M. Honegger, Dictionnaire de la Musique, 1970, 1, p. 111 ; R. Muller, Anthologie des compositeurs de musique d’Alsace, p. 15; Saisons d’Alsace, 69, « Lexique » ; R. Perreau, lettres autographes à la Bibliothèque du Conservatoire de Paris.

Robert Perreau (1983)