Peintre et député, (★ Strasbourg 8.2.1817 † Nimes 23.4.1893).
Fils de Jean Beyer peintre miniaturiste et lithographe. D’abord élève de son père, puis de Gabriel Guérin à Strasbourg, P. Delaroche à Paris, Beyer débuta au Salon de 1842 avec des peintures de genre. Comme bien des élèves alsaciens de Delaroche, Eugène Beyer prit part au mouvement de 1848. À partir de cette date ; il commença une carrière politique en adhérant au parti des « démocrates socialistes », animé par Kuss. Celui-ci le fit désigner comme candidat aux élections législatives du 13.5.1849. Élu par le département du Bas-Rhin en même temps que 10 autres « Montagnards », Beyer ne remplit que quelques semaines son mandat de parlementaire. Le 13.6 il se trouve en effet aux côtés de Ledru-Rollin dans sa tentative révolutionnaire. Condamné par contumace, il choisit l’exil jusqu’à l’amnistie de 1859. Il revint alors à Strasbourg, ne s’occupa plus de politique, mais signa plusieurs toiles remarquables, moins connues cependant que « Le Massacre des Juifs » son chef d’œuvre. De son activité les Strasbourgeois ont gardé un double souvenir : celui d’un orateur brillant mais parfois farfelu et celui de ses excenricités vestimentaires : immense talma, chapeau à bords gigantesques, bottes à l’écuyère…
P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, Paris, 1912 ; Dictionnaire de biographie française, VI, 1954, c. 374 ; M. Spisser, Les élections et l’opinion publique en Alsace de 1848 à 1851, DES, Strasbourg, 1964, p. 60 à 84.
Marcel Spisser (1984)