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BERNIER Camille

Peintre et graveur (★ Colmar 4.5.1823 † Paris 12 (ou 13).5.1902).

Il passa auprès de son père, receveur général des Finances, les neuf premières années de son existence et quitta alors l’Alsace pour entrer en pension à Lenzbourg, près d’Aarau, en Suisse. Après avoir terminé ses études à Paris où se sont fixés ses parents, il fut admis à l’École Centrale, voyagea en Italie et en Orient, puis devint l’élève de Léon Fleury. Son premier tableau, Moulin près de Vichy, exposé au Salon en 1848, attira l’attention. En mai 1856, il épousa Lucie Mangin, une jeune fille de Brest, et résida dans cette localité, puis, après le décès de sa femme, à Kerlagadic, Finistère. Ses toiles les plus renommées seront, désormais, des paysages bretons. Les eaux-fortes qu’il tira de ses propres compositions rappellent celles de Christian Jacque et de Baubigny. Ses interprétations se recommandent par la distinction, la force, la sincérité et la poésie. Médaillé aux Salons de 1867, 1868 et 1869, il obtint la Légion d’honneur en 1872, un grand prix à l’Exposition universelle de 1889, fut promu officier de la Légion d’honneur en 1892. Il n’en demeura pas moins mécontent de ses oeuvres. On le retrouva encore au Salon de 1900, et il peignit sa dernière toile peu de temps avant de mourir. Très sociable, il compta parmi ses meilleurs amis, Bonnat et Puvis de Chavannes. Philanthrope, il consacra sa fortune à soulager la misère et fonda, dans sa chère Bretagne, une école de cent cinquante enfants, tenue par des religieuses.

 

Gazette des Beaux-Arts, 44e année, 2e période, t. 28, 1902, p. 483-496 (art. d’Émile Michel) ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, III 1909, p. 458-459 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, 1909, I, p. 139-140 ; Dictionnaire de biographie française VI, 1950-54, col. 108 – E. Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, Paris, 1976, I, p. 678.

Gérard Cames (1983)